E riflessioni di Max Simeoni

Qu’est-ce qui a changé ?

Max Simeoni
par Max Simeoni
Finie la publication d’Autonomia résumée en sept parties, plus une 8e qui se veut une conclusion rapide. Ce jour, je reprends le fil habituel.

 

En période de préparation des fêtes de fin d’année je peux commencer par dire que rien d’important n’a changé. Les rapports avec l’État jacobin sont toujours des cycles de grandes roues qui montent puis replongent. Les nationalistes dansent au bal morose des incertains.

Les entrevues place Beauvau n’ont pas manqué, la venue promise du 3e ministre du Gouvernement, M. Darmanin, a été renvoyée plusieurs fois. Combien ? Je m’y perds un peu. Mais tout ce qui se dit de représentatif, politique, socioéconomique, etc. veut être dans une « discussion sans tabous » comme l’avait claironné le ministre qui se fait désirer.

 

La CdC délibère sur des sujets épineux comme celui de dérive mafieuse qui est du ressort régalien pour les mesures répressives. L’île n’a pas moins la plus forte présence de policiers par rapport aux autres régions. Servent-ils contre la délinquance ou contre les nationalistes ? Quand j’ai eu l’occasion de discuter avec des représentants de ces derniers lors d’unions électorales avec les nationalistes indépendantistes, j’ai pu me rendre compte qu’ils se faisaient manœuvrer par Pasqua. Ce fut une certitude pour moi quand un des chefs clandestins m’a raconté qu’un jour reçu place Beauvau, se rendant compte qu’il risquait de manquer son avion pour la Corse, le bras droit du ministre lui a fait ouvrir la voie par une escorte de motards pour arriver à temps. Donc, des chefs clandestins connus de tous reçus au grand jour et escortés sirènes hurlantes… peu après, un autre dirigeant dans une conversation me dit : « et s’il faut démontrer qu’on est les plus forts, on le fera… » Dans les jours qui ont suivi, ce fût la scène de Tralonca : un régiment de cagoules lourdement armé avec la gendarmerie qui a réglé la circulation pour que cela se passe bien. Les deux principales organisations « historique » et « habituel » sont rentrées dans une lutte de suprématie qui a tué nombre de leurs militants. Aucune ne pouvait gagner mais elles ont tout perdu.

 

J’ai déjà formulé tout ce gâchis dans Arritti. Je rappellerai pour mémoire que les autonomistes ont été infiltrés dès leurs premiers pas, à Bastia puis à Aiacciu, et qu’ils ont pu s’en rendre compte que grâce à un pur hasard. Rien n’échappe aux services de renseignements de l’État : rencontres, téléphonie, courriers… Bref tout ce qui conteste la nature de l’État jacobin est motif d’élimination, de guerre secrète où tous les moyens sont admis. L’État fait des petites concessions qui sont néanmoins symboliques. Il joue cependant le renouvellement progressif de la population par l’arrivée de nouveaux venus en nombre très supérieur aux naissances. Le fond d’origine sur le territoire insulaire fond, celui des importés croît et il n’y aura plus d’intégration possible.

Loin l’idée de conserver une Corse qui rassemblait les Corses dans leurs montagnes protectrices, le danger débarquant par la mer sur ses côtes. L’île a pour le moment des Corses « d’origine » dont le nombre décroît et ceux « d’adoption » qui augmente.

 

Quand certains disent qu’il convient de traiter en premier les problèmes concrets de l’économie, des emplois, du social, de la production, et ne pas faire une fixation sur la réforme institutionnelle, sur l’autonomie, ils croient guérir la Corse malade et demande des comptes à la majorité nationaliste qui dirige la CdC, c’est comme s’ils voulaient guérir une grave maladie en ne traitant que les symptômes.

Comment corriger l’abus de résidences secondaires, la spéculation immobilière, les effets du tout Tourisme, l’exode de trop de jeunes formés à l’Université de Corti, la montée des comportements mafieux qui s’en suivent si on reste dans le cadre de statuts insuffisants. Les choix et l’encadrement de tout développement productif passent par la possibilité d’agir par la loi. Par l’autonomie interne pour un peuple corse reconnu donc qui a des droits et qui veut sortir de la dépendance presque complète que le système clans-État jacobin républicain a mis en place et bien rodé pendant plus de deux siècles. Les droits de l’homme et les droits du peuple corse ne sont-ils pas de même nature ? Un peuple, fût-il petit, sera-t-il condamné à subir toujours la loi du plus fort ?

 

J’arrête ici mon réquisitoire. Il y a plusieurs arguments qu’Arritti aura à développer à la suite.

Revenons à la période des fêtes de fin d’année, profitons de Noël, fête des enfants qui procure un peu de joie à leurs parents aussi, fête qui nous rends meilleurs sur le moment sans oublier ceux qui souffrent, les SDF oubliés… Un peuple sans solidarité n’est pas viable !

Un enfant né dans une étable, réchauffé par le souffle de l’âne et de la vache, l’innocence à retrouver, quoi choisir de mieux pour continuer l’espérance ? •