E Riflessioni

Virus ou pas, l’autonomie au plus tôt

La pandémie du coronavirus a surpris pays et dirigeants. Elle les oblige a réfléchir pour faire face dans l’urgence à un ennemi dont on ignore presque tout et qu’on apprend à connaître au fur et à mesure des coups qu’il porte. Si le confinement a permis de l’endiguer, il a des conséquences socio-économiques lourdes et le déconfinement s’impose. Il y a des risques qu’on mesure mal. On oscille entre celui d’une deuxième vague ou d’un effondrement économique.

 

Le gouvernement avance à petit pas comme sur un terrain miné. La sortie progressive qu’il propose ne peut satisfaire personne et sera à géométrie variable. Le Premier Ministre vient d’annoncer les modalités avec des évaluations rapprochées à faire, le 7 mai pour confirmer le début du 11 mai et à la fin mai pour voir s’il est possible de continuer à déconfiner ou non. Il s’est employé à rassurer en montrant que son gouvernement assume. Il a cherché à être suffisamment pédagogique pour atténuer les impatiences et les craintes. Il en a appelé au civisme et à la solidarité de tous les français…

 

La course au traitement efficace est un enjeu aussi financier.

Les laboratoires pharmaceutiques qui trouveront les premiers ramasseront le pactole. Le Président Macron en but aux critiques du manque de masques avait avait évoqué dans sa déclaration au pays sur la «guerre» à mener pour assurer sa souveraineté de ne plus être dépendant des importations.

Il avait même suggéré qu’après la crise il fallait revoir quelques aspects de nos pratiques économiques libérales. Inattendu pour ce Président vu comme promu par les banques et les financiers. Il a dit presque en insistant qu’il avait lui-même changé. Amen.

Oui le coronavirus oblige à réfléchir avec humilité. Il met en évidence la fragilité de nos sociétés aux échanges mondialisés. Les plus avancées sont celles qui ont le plus de vieux dans un monde dont la population croît d’une façon exponentielle. Leurs sociétés les plus sophistiquées sont les plus vulnérables au moindre facteur, coronavirus ou autre, qui peut vite les entraver globalement.

L’avenir des virus semble ouvert. Une masse humaine croissante et très mouvante (voyages, tourisme, congrès, étudiants, mégapoles etc) offre un champ énorme à ceux d’entre eux qui pourront en mutant l’investir. Le réservoir à virus du monde animal et végétal est considérable. Les voies par lesquelles l’espèce humaine peut être parasitée sont multiples, respiratoires, sanguines, alimentaires, sexuelles… La rumeur du coronavirus échappé accidentellement d’un laboratoire de Wuhan prend de l’ampleur, elle très inquiétante si elle se confirmait. La possibilité d’une arme virale pour une guerre mystérieuse où ni le début, ni les moyens de la riposte, ne seraient connus et dans laquelle l’agresseur clandestin aurait pris la précaution d’avoir traitements et vaccins efficaces pour lui-même…

Comment les services de renseignements pourraient-ils détecter de tels laboratoires et les neutraliser ? Va-t-on refaire l’escalade de l’armement «dissuasif » des arsenaux atomiques pour une guerre suicidaire pour la vie du genre humain?

 

À notre échelle insulaire, nous sommes démunis. L’autonomie interne nous aurait procuré quelques moyens de plus (contrôle strict des passagers, des marchandises, commandes massives de masques, blouses..) pour y faire face immédiatement et aussi à une seconde vague.

Il est pourtant un virus qui tue notre Peuple depuis 250 ans, le virus jacobin colonialiste de l’État français. Il est sur le point d’y parvenir.

Les lecteurs d’Arritti en ont lu les preuves irréfutables, elles sont un constat historique. Il m’est difficile de voir que les nationalistes le partagent et n’en tirent pas la leçon pour agir dans l’urgence.

Comment ces derniers que plus de 50 ans de lutte et des circonstances favorables (effondrement du système électoral des clans lié à l’effondrement des partis de la Ve République au pouvoir à Paris) peuvent-ils s’enfermer dans les jeux d’une coalition où dans chaque composante domine l’esprit de se partager mandats et postes?

 

Les preuves de la destruction du virus jacobin sont sous leur nez. 95 ans de loi Douanière, de 1818 à 1913, quasi un siècle sur deux et demi de tutelle française qui coupe nos échanges de proximité avec la péninsule italienne non unifiée telle la Toscane à l’Est pour nous faire basculer à l’Ouest et devenir une colonie de fait d’un pays impérialiste malgré les déclarations d’y avoir les mêmes droits de citoyens français.

Appauvrie par cette loi cynique la Corse va servir de réservoir d’hommes. La saignée de la guerre de 1914 va la priver de procréateurs de 20 à 50 ans. Les survivants sont condamnés à l’exil pour les besoins de l’Empire colo nial et sa Métropole. Le bilan est irréfutable : en 1962, l’île ne compte que 160.000 habitants tous à quelques individus près, sont Corses d’origine et corsophones.

En 1962, les Accords d’Evian entre le FLN Algérien signe la fin de l’Empire colonial. Vidée, appauvrie, non développée, l’île est abandonnée. Le pont de Casamozza – en bois et à voie unique! – construit en 1943 par les Américains pour les pistes d’envol de bombardiers sur le front sud de l’Europe contre les forces fascistes de l’AXE ne sera reconstruit qu’après 1965 plus de 20 ans après. Il sera nécessaire au trafic de la mise en valeur agricole de la plaine orientale par la Somivac pour l’accueil et l’implantation de l’exode de 18.000 Pieds Noirs. À mentionner aussi devant l’intransigeance du FLNA, la tentative de transférer les essais de la mise au point de la bombe atomique à l’Argentella. Colonie l’île ? Qui peut douter de la réponse!

La suite ne fera que confirmer. La Métropole réduite à l’Hexagone s’oriente vers la Construction Européenne. Elle veut rentabiliser l’île par un tourisme massif (rapport secret de l’Hudson Institut commandité par la Datar : plus de 200.000 lits en dix ans avec 70.000 techniciens à faire venir pour le service). Projet colonialiste sans aucun doute. Abandonné parce que dévoilé, il a continué mine de rien. Puisque l’île détient le record des constructions de résidences secondaires en 5 à 6 ans par le biais de la diminution de 30% des charges à la construction pour les résidences à valeur locative.

En résulte spéculation immobilière, fraudes diverses, ventes du patrimoine dans l’indivision à la fin des Arrêtés Miot, comportements mafieux. Le renouvellement de population s’opère : elle a doublé en quelques années en nombre par des apports extérieurs essentiellement.

Max Simeoni.