C’était le thème du troisième débat de cette Université d’été, parrainé par le parti Alliance Libre Européenne, avec Lorena Lopez de Lacalle, présidente de l’ALE, et les députés du groupe Libertés, Indépendants, Outremer et Territoires, le corse Jean-Félix Acquaviva et le breton Paul Molac.
Lorena Lopez de Lacalle a développé le message des régions et de leur « recherche d’un pouvoir partagé ». « Les régions ont beaucoup à dire » plaide la présidente de l’ALE, qui souligne l’importance de l’Université d’été R&PS et son message mobilisateur. « L’Europe du XXIe siècle doit se construire du bas vers le haut, pas du haut vers le bas » dit encore l’ALE, « une autre Europe est possible, par des initiatives locales, des liens de solidarité. L’ALE soutient la diffusion des bonnes pratiques, encourage à créer des synergies, autour de la justice sociale, l’innovation, la créativité ». Elle met en place une « Banque de données des bonnes pratiques à promouvoir ». Lorena Lopez de Lacalle cite la renaissance des Salines (6 500 d’histoire, abandonnées dans les années 60 puis réhabilitées en 2010) dans sa région de l’Añana, près de Vitoria-Gasteiz. Un exemple de la culture au service de l’économie. « La langue, la culture, les savoir-faire, ne sont pas délocalisables. Ce sont des piliers du tourisme ».
« Il faut pédaler la vie » dit encore la présidente de l’ALE pour encourager les initiatives des régions en s’emparant de tous les leviers de pouvoir possibles.
Paul Molac appuie sur deux questions importantes pour R&PS dans sa quête d’autonomie : le logement et l’énergie. Des combats prioritaires à mener, parallèlement à la révision constitutionnelle. « Il faut saisir ce train de réforme, pour faire avancer la cause des langues régionales, de la Corse, mais aussi de nos toutes nos régions ».
« Je suis citoyen français de nationalité bretonne » dit Paul Molac. À la réponse qu’on lui avait faite à ce sujet : « Vous n’êtes pas une nation », il avait rétorqué serein : « Mais si, je peux vous l’expliquer ! » Dans cet échange est résumé tout le travail de lobbying de nos députés R&PS au Palais Bourbon. Il plaide sur la méthode : « la façon de voir la Corse a changé en 5 ans depuis qu’il y a 3 députés nationalistes corses à l’Assemblée ». « La bataille des images est relativement gagnée, il nous faut désormais gagner la bataille des idées » témoigne-t-il encore.
Jean Félix Acquaviva confirme l’important travail du groupe à l’Assemblée nationale. Il est lié par un contrat politique. Et ce principe de solidarité compte y compris pour les questions institutionnelles. Il rappelle les combats gagnés (5 mai, langues régionales, spéculation, adultes handicapés…) « La voix des territoires, des autonomistes, des régions commence à émerger de plus en plus forte ».
« Malgré une petite déception des indépendantistes d’Outremer, par tradition rattachés au groupe communiste, on agit ensemble et ils restent des possibilités d’élargissement futur ». D’ailleurs cinq d’entre eux ont rejoint le groupe.
Jean Félix Acquaviva souligne aussi la situation nouvelle de majorité relative. « Il nous faut adapter notre stratégie. Nous sommes des gens de compromis face au dogmatisme religieux des jacobins français. Notre combat politique est un combat dur, même si un dialogue semble s’engager» rappelle-t-il.
Parmi les objectifs : le débat institutionnel bien sûr et toutes les actions autour, mais aussi l’enquête parlementaire sur l’assassinat d’Yvan Colonna en prison. Quant au groupe, lui donner la plus grande cohérence possible, faire en sorte que ceux qui ne se sont pas apparenté R&PS se rapprochent encore pour faire grandir la fédération, construire des solidarités politiques et humaines, consolider les points d’appui. Bref, une mandature qui sera offensive ! •