Europe Territoires Écologie, pour une Europe qui nous protège
La Fédération Régions & Peuples Solidaires (R&PS, qui réunit partis autonomistes et indépendantistes dans les régions à forte identité en France, de l’Alsace à la Corse*, en passant par la Bretagne, le Pays Basque, la Catalogne, l’Occitanie, la Savoie et les Berbères de France), le Parti Radical de Gauche (PRG), et Volt France, et d’autres mouvements progressistes ont uni leurs forces pour faire une liste commune aux élections européennes du 9 juin 2024. Elle a été présentée à la presse le 15 mars, à Paris.
Le Parti Radical de Gauche, qui vient de prendre fait et cause en faveur du processus d’autonomie de la Corse (lire en p5), et Régions et Peuples Solidaires avaient décidé en février dernier de faire liste commune aux élections européennes. Ils ont été rejoints par Volt France, le collectif des Sociaux-Démocrates et Réformateurs et le Mouvement des Progressistes. Le PRG est en rupture avec Émile Zuccarelli, et n’a donc rien à voir avec le Parti Radical de Corse qui s’oppose, lui, au processus d’autonomie.
Après avoir rompu avec le Mouvement Radical en 2019, en effet, le PRG sous la présidence de Guillaume Lacroix, a entrepris de refonder le centre-gauche. Aux élections législatives de 2022, s’opposant à Emmanuel Macron sans s’allier à la NUPES, il a conservé son indépendance. Plusieurs élus anciens socialistes se sont rattachés à lui et ont rejoints le groupe LIOT, Libertés Indépendant Outremer et Territoires, où ils siègent avec les députés de la Corse.
Valeurs et objectifs communs
Au-delà d’une sensibilité pro-européenne, le PRG et R&PS embrassent des valeurs et des objectifs communs. Le progrès social, le respect des droits humains, la décentralisation, la démocratie territoriale, l’ancrage dans les territoires ou encore le respect du vivant et la défense de la diversité culturelle sont autant de points de convergence.
« Le quotidien de nos concitoyennes et de nos concitoyens se dégrade et la peur du lendemain prospère faisant ainsi le jeu des populistes qui se nourrissent des angoisses. Il faut leur apporter des réponses crédibles et positives. Dans la précédente législature, les députés du PRG et R&PS siégeaient côte-à-côte dans le groupe Libertés et Territoires à l’Assemblée nationale.
Aujourd’hui, c’est ensemble que les Radicaux de Gauche et les Régionalistes proposent une liste de rassemblement affranchie de tout extrémisme », expriment ensemble les deux mouvements.
Ils ont été rejoints par Volt France. Mouvement paneuropéen représenté dans tous les États membres de l’Union européenne par plus de 140 élus dont deux eurodéputés, Volt prône une Europe plus démocratique, plus écologique et solidaire.
Ce 15 mars, la liste qui portera le nom de « Europe, territoires, Écologie, pour une Europe qui nous protège », conduite par le président du PRG Guillaume Lacroix, élu au Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, a été présentée à la presse.
Des candidats au cœur des territoires
Pour R&PS, c’est la militante de l’Union Démocratique Bretonne, Lydie Massard, actuelle eurodéputée de R&PS siégeant avec François Alfonsi au groupe Verts-ALE, qui portera les couleurs des régions en poste éligible à la deuxième place, ainsi que l’alsacien d’Unser Land, vice-président des jeunes de l’Alliance Libre Européenne, Maxence Helfrich, à la septième place. Leur objectif : « construire une Europe capable de répondre aux défis contemporains de notre société et de faire face à la montée des populismes, le PRG, R&PS et Volt France partagent l’ambition de mettre nos territoires au cœur de la réflexion sur le rôle de l’Union européenne dans le quotidien des Français et des Européens vivant en France ».
On retrouve parmi les candidats, le maire de Venarey les Launes, vice-président de la Région Bourgogne-Franche-Comté, Patrick Molinoz (3e), Juliette Méadel, avocate au Barreau de Paris, conseillère municipale de Montrouge, ancienne ministre chargée de l’aide aux victimes et ancienne porte-parole du Parti Socialiste qu’elle a quitté en 2018 (4e), Sven Franck, ancien co-président de Volt France (5e), Cécile Caillou-Robert, conseillère régionale en Centre-Val de Loire, vice-présidente du PRG et fonctionnaire au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (6e), Marie-Annick Barthe, présidente du Collectif des sociaux-réformateurs (CSDR). Elle a milité au PS durant une trentaine d’années puis à LREM jusqu’en 2022. Conseillère de Paris et adjointe aux Sports dans le 13e arrondissement (8e), elle est économiste, spécialiste des questions européennes et sociales, et a été experte auprès de la Commission européenne. Eric Correia, conseiller municipal de Guéret, président de la Communauté d’agglomération du Grand Guéret dans la Creuse depuis 2014. Infirmier de formation c’est un fervent humaniste (9e). Zoriana Haniak, présidente de l’Association des étudiants ukrainiens en France et vice-présidente du Comité représentatif de la communauté ukrainienne de France (10e). François Béchieau, secrétaire national du Mouvement des Progressistes, maire-adjoint du 19e arrondissement de Paris, partisan d’une écologie au service de tous et d’une Europe des territoires et des peuples (11e). Rayna Stamboliyska, professeur à Sciences Po, spécialiste des enjeux du numérique et des affaires européennes (12e).
Urgences industrielles et environnementales, émergence d’un pilier européen de l’Otan, souveraineté alimentaire, régionalisation des aides de la PAC pour garantir une rémunération digne et une valorisation des savoir-faire locaux, logement digne et accessible partout en Europe, renforcement de la démocratie territoriale, reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, inscription des droits des femmes dans les principes fondateurs de l’Union… « Nous faisons du progrès démocratique, du progrès social et du progrès humain le socle d’un projet politique cohérent et sincère » énonce la nouvelle liste où R&PS comptera une vingtaine de représentants de toutes les régions. •
* Représentée en Corse par Femu a Corsica et le PNC
Le PRG reconnaît le vote majoritaire des Corses qui ont reconduit Gilles Simeoni et sa majorité à la tête de la Collectivité de Corse. Il est favorable à une réforme constitutionnelle ouvrant la porte à un statut d’autonomie de la Corse et soutiendra le processus qui garantit le respect et la reconnaissance d’un territoire majeur et de ses nombreuses spécificités. Pour Guillaume Lacroix, « la République restera indivisible tant que la diversité de nos territoires ne sera pas considérée comme un folklore mais comme une réalité politique. Notre pays est riche de la force de ses territoires. La Corse par son histoire particulière et sa construction politique en est une composante essentielle. J’œuvrerai, avec mon parti, à l’aboutissement positif de la réforme constitutionnelle qui s’engage ». •