Fondation Coppieters

Des démarches pour être accréditée à l’ONU

Antonia Luciani est depuis un an la nouvelle présidente de la Fondation Coppieters, une fondation politique agréée par le Parlement européen et rattachée à l’Alliance Libre Européenne. Ce binôme « parti-politique/fondation politique » est un grand classique de nombreuses démocraties européennes qui associent structurellement action et réflexion plus théorique à travers deux structures au sein d’une même famille politique.
Antonia Luciani représente notre journal Arritti au sein de la fondation, et, désormais présidente, elle a pris la suite de la démarche engagée par Xavier Macias, galicien et ex-président, pour obtenir l’accréditation de la Fondation Coppieters parmi les ONG qui sont représentées au sein de « EcoSoc », le comité économique et social des Nations Unies. À ce titre, elle a été auditionnée fin mai 2024 à New York. Arritti a fait le point avec elle.

 

Devant qui as-tu été auditionnée à New York ?

Il s’agit d’une Commission spécialisée, centrée sur l’accréditation des ONG, qui ont des représentants désignés au sein du comité économique et social, ÉcoSoc, de l’ONU, de qui dépendra la décision finale prise sur la base du rapport de cette commission. Mais le vote lui-même est une formalité. Le plus difficile est d’obtenir l’avis favorable de cette commission. Xabier Macias avait déjà été auditionné il y a deux ans afin d’accélérer le processus. C’est notre deuxième tentative. Mais nous avons fait le choix de nous déplacer physiquement pour pouvoir débattre avec les représentants des États membres de la commission et répondre à leurs questions face un processus que l’on juge excessivement lent.

 

Pourquoi cette démarche de la part de la Fondation Coppieters ?

Cette accréditation nous ouvrirait les portes de toutes les réunions internes de l’ONU, et nous permettrait d’organiser des événements en son sein. Notre proximité avec une ONG déjà accréditée, ELEN (European Languages Equality Network), nous a permis d’organiser deux événements porteurs auprès de l’ONU à Genève. Mais notre accréditation directe nous permettrait de développer ce volet très important de la Fondation qui doit rayonner aussi hors d’Europe. Notre cœur d’engagement est le droit à l’autodétermination qui relève du droit international. Cela permettrait de bénéficier d’une importante caisse de résonnance, en Europe et hors d’Europe. De plus, nous souhaitons à travers nos recherches, contribuer aux travaux des Nations Unies, notamment en matière de droits sociaux, de développement durable, de diversité linguistique et culturelle, de prévention des conflits, etc.

 

Comment ça s’est passé l’autre jour à New York ?

Nous sommes restés cinq journées. L’audition n’a été qu’un aspect de ce déplacement. Mais cela reste le moment le plus important car le jeu politique consiste à multiplier les entraves à travers des questions incongrues, sur tel ou tel événement réalisé par les ONG par le passé, et s’il nous manque un élément de réponse, ils obtiennent que le débat soit repoussé à la session suivante, six mois plus tard. De report en report ils obtiennent alors de bloquer notre adhésion comme celle d’autres ONG. Nous sommes ainsi bloqués depuis 2018.

Mais cette attitude de blocage indispose beaucoup de membres. C’est la raison pour laquelle nous avons, en parallèle, organisé des réunions bilatérales avec la représentation de l’Union européenne et de la Belgique, la Fondation Coppieters étant déclarée à Bruxelles, pour qu’elles nous aident à débloquer notre candidature. En marge de notre audition nous avons rencontré ces soutiens et aussi la représentation des USA qui peut mettre au vote une liste bloquée d’ONG dont la candidature n’a pas abouti après quatre années. Nous allons aussi étudier cette possibilité avec les membres du bureau de la Fondation.

 

Quelles sont les portes qui seraient ouvertes par une accréditation auprès du comité économique et social ÉcoSoc de l’ONU ?

Cela nous donnera une visibilité bien plus grande et nous ferait rentrer dans le « club » des ONG associées à l’ONU. Nous pourrons aussi suivre les dossiers qui sont soumis pour avis à EcoSoc, qui, comme tout Comité Economique et Social, émet des avis sur les résolutions votées à l’ONU. Pour la « famille ALE », dont fait partie Arritti, tout comme Femu a Corsica et le PNC, ce serait certainement une plus-value intéressante. •