François Alfonsi, président de Régions et Peuples Solidaires (R&PS) et eurodéputé Verts / Alliance Libre Européenne (ALE), et Belkacem Lounès, Secrétaire Général du Congrès Mondial Amazigh (CMA), accompagnés de plusieurs militants kabyles et défenseurs des Droits de l’Homme ont été reçus mardi 4 juillet à l’Assemblée nationale par Michel Castellani et Paul Molac, députés R&PS – groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT), ainsi que par Bertrand Pancher (député, Président du groupe LIOT) pour échanger sur la situation préoccupante des Amazighs d’Algérie.
«Le CMA est un membre associé à R&PS depuis plus de dix ans. Il y a en France, à Paris et Marseille en particulier, une forte diaspora Amazigh. À R&PS, nous sommes solidaires de tous les peuples en situation de négation de leurs identités », introduit François Alfonsi.
Les Amazighs sont un peuple autochtone d’Afrique du Nord et du Sahara. La Kabylie est la principale région où vivent les Amazighs en Algérie*. La Kabylie qui porte un projet laïc refuse le processus d’arabisation et d’islamisation que le régime algérien tente d’imposer avec le soutien très actif de l’armée. Rejetant le système anti-démocratique algérien, la Kabylie a boycotté les dernières élections présidentielles et législatives.
« C’est en représailles à cette résistance que la répression s’est abattue sur les Amazighs », précise Belkacem Lounès. « Elle a commencé par l’interdiction du drapeau amazigh et l’illégalisation du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) ».
« Après les symboles, ce sont désormais les personnes qui sont visées », continue Raveh Issadi, vice-président du CMA. « Plus de trois cents militants sont aujourd’hui détenus depuis plus de deux ans dans des conditions inhumaines dont Kamira Nait Sid, la Présidente du CMA ».
Pour Meryem Graba, vice-présidente de l’Union des femmes kabyles, cette répression est à l’origine d’une vague migratoire qui va s’accentuer vers l’Europe et la France en particulier.
Bertrand Pancher qui siège à la commission des Affaires étrangères propose d’informer ses collègues de l’Assemblée nationale. « Lors de sa prochaine visite officielle en France, nous interpellerons selon les moyens adéquats Abdelmadjid Tebboune, le Président algérien. Ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée est inacceptable. Nous devons défendre les droits de l’Homme sous peine de provoquer des instabilités préjudiciables pour tout le pourtour méditerranéen. L’Algérie est un partenaire de la France. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés sans rien faire. » •
Pèire Costa
* Lire aussi l’article “Dénoncer la dure répression du pouvoir algérien en Kabylie”