Les résultats définitifs de l’élection américaine de mi-mandat (mid-terms) qui renouvelle le Parlement américain, Sénat et Chambre des Représentants, sont encore incomplets une semaine après le vote. Mais la tendance des résultats partiels est nette : les Démocrates de Joe Biden obtiennent un bon résultat, et les Républicains de Donald Trump sont affaiblis.
Deux Assemblées sont en jeu lors de ces élections américaines, toutes les deux tenues jusque-là par les Démocrates au pouvoir par une très faible majorité. Durant la campagne, confortés par une tradition bien établie de vote-sanction contre le Président élu deux ans auparavant, les analystes et les sondages avaient prévu une large victoire de l’opposition républicaine dans les deux assemblées. Mais il n’en a rien été !
La majorité du Sénat reste définitivement démocrate, le parti de Joe Biden progressant même d’un siège, voire deux à l’issue d’un second tour qui aura lieu en Géorgie dans un mois.
Une stabilité démocratique
À la Chambre des Représentants (l’équivalent de l’Assemblée nationale), l’élection est encore incertaine entre les deux grands partis. Dans certains États, comme la Californie, l’élection se fait beaucoup par correspondance, et un bulletin est valide dès l’instant qu’il a été posté la veille du jour de vote, même s’il met plusieurs jours avant d’arriver. Du coup une vingtaine de circonscriptions où le dépouillement n’est pas définitif sont encore non attribuées. Les Républicains ont une avance qui ne leur garantit pas encore la victoire finale. Ce qui, sur le fond politique, même en cas de succès sur le fil, n’influera pas sur l’analyse : une victoire très facile leur était promise, elle sera aux mieux étriquée, et cette déception va accroître les fractures internes autour de la personnalité de Donald Trump. La faible majorité obtenue, si elle se confirmait, ne devrait pas donc résister très longtemps aux divisions républicaines que les frasques de Donald Trump ont largement exacerbées. Et le contrôle d’une des deux Assemblées seulement ne permet pas vraiment d’entraver la politique menée par le Président dont les pouvoirs, aux USA, sont très étendus.
De ce vote on retiendra la stabilité démocratique de la plus grande puissance occidentale face au populisme incarné par Donald Trump et ses soutiens. Joe Biden est conforté dans ses grands choix stratégiques, notamment le soutien résolu à l’Ukraine. Il pourra aussi engager plus facilement les États-Unis, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cette stabilité face aux enjeux mondiaux est importante pour toute la planète. •