Solidarité Corse Ukraine

Un point de la situation en Corse

Il y a trois semaines, Arritti rendait compte de la création d’une association Solidarité Corse Ukraine. L’association est très active et les premiers réfugiés ukrainiens sont arrivés dans notre île. Leur accueil réclame un énorme investissement. Il faut répondre aux problématiques de logement, de travail, d’écoles pour les enfants, de reprise d’un cursus universitaire pour les jeunes gens. Arrivés avec une simple valise, les réfugiés manquent de tout et rêvent d’un retour en Ukraine. La situation là-bas est de plus en plus catastrophique. Leur séjour en Corse risque de s’inscrire dans la durée. Nataliya Khobta Santoni, présidente de Solidarité Corse Ukraine fait le point avec Arritti.

 

Comment fonctionne votre association ?

Fondée dès les premières heures du déclenchement de la guerre, l’association est dynamisée par la présence d’ukrainiennes vivant en Corse depuis de nombreuses années, insérées professionnellement et y ayant fondé leur famille.
Cette âme ukrainienne de notre association nous permet d’être extrêmement bien informés de la situation, d’avoir des contacts avec les familles réfugiées arrivant en Corse et de connaître, grâce à l’interprétariat assuré par nos membres, les premières urgences à assumer.
Nous agissons selon deux axes : sur le terrain et auprès des familles déplacées, des mères seules avec de jeunes enfants car les hommes sont restés en Ukraine pour faire la guerre.

 

Combien de personnes ont été accueillies jusqu’ici ?

Difficile de faire le point à ce stade, plusieurs dizaines c’est sûr. Il y a plusieurs initiatives de gens qui partent pour ramener des réfugiés. Certains nous appellent, mais il faudrait plus de coordination dans le recensement de ces réfugiés et surtout d’information de la part des autorités préfectorales pour que notre association puisse jouer son rôle. Nous avons par exemple des campings qui s’adressent à nous, se proposent d’accueillir ces réfugiés, des entreprises qui nous disent qu’elles peuvent donner un travail, mais il nous faut pouvoir mieux recenser les besoins pour mettre en relation toutes ces personnes. La délivrance des papiers, la scolarisation des enfants sont assurées, mais la préfecture devrait travailler un peu plus en confiance avec nous. Il nous faut mieux intégrer ces gens avec notamment des cours de français, aussi la possibilité de choses toutes simples comme des téléphones français car leur téléphone n’est pas utilisable, ou un peu d’argent pour se poser, prendre un café, le temps de comprendre ce qui leur arrive, de s’adapter. Ils ont connu des moments terribles, il faut leur redonner un peu de dignité. Notre association pourrait être plus efficace s’il y avait un service de l’État ou à la Collectivité de Corse où nous pourrions nous adresser pour les problèmes que nous rencontrons au quotidien.

 

Concrètement, comment ça se passe ?

Sur le terrain, les dons financiers sont adressés en urgence aux associations déjà sur place depuis plusieurs années et qui connaissent exactement les besoins et sont capables de les acquérir rapidement, sur les zones de proximité, avec des transports les plus courts possibles.
Ainsi, nous avons déjà fait des dons à Médecins du Monde, Caritas Ukraine, association France Ukraine, Per a Pace, un prêtre animant l’accueil des réfugiés à Lviv, une association en Pologne aidant à faire transiter les réfugiés… Nous sommes en train d’établir un contact avec le prêtre de rite grec qui vient officier à Cargèse et qui se trouve en Ukraine auprès de réfugiés… Pour un total actuel recueilli de 19.000 euros.
Nous avons fait aussi partir un convoi de médicaments très ciblés grâce à l’aide de la protection civile.

 

Comment s’organise l’aide auprès des familles déplacées ?

C’est notre deuxième axe d’action. L’interprétariat, la fourniture de moyens de communication efficace, les premières denrées, les bilans de santé, le transport, la convivialité, les premiers cours de français, les démarches administratives, la coordination de l’action des différents services, les informations sur les derniers arrivant dans différents endroits de Corse… permettent à notre association d’être extrêmement réactive et d’anticiper ce qui sera nécessaire pour les prochaines familles qui arriveront.
Outre ces actions, nous finançons, des bons d’achat qui sont distribués selon des normes strictes auprès de la délégation régionale du Secours Catholique, et nous allons étudier la possibilité d’avoir des bons d’essence.
Les initiatives sont nombreuses tant privées, qu’institutionnelles, extrêmement généreuses. Mais il faut s’inscrire dans la durée.

 

Que peuvent faire ceux qui souhaitent vous soutenir ?

Leur aide financière peut s’exprimer par une initiative sur un des soutiens d’urgence que nous avons identifiés, ou par un don à notre propre association (voir ci-contre). Chaque euro dépensé le sera en faveur de l’Ukraine et des réfugiés ukrainiens. Nous en rendrons compte régulièrement. •

 

 

Pour vos dons

Chèque – À l’ordre de « Solidarité Corse-Ukraine », à adresser à : Solidarité Corse-Ukraine, Lotissement l’oliveraie, Trova, 20167 Alata.
Virement – IBAN FR76 1027 8091 0800 0202 8030 140 – BIC CMCI FR 2A
ou sur www.move.corsica/CorseUkraine