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Des dizaines de rassemblements partout dans les régions

70 rassemblements étaient organisés partout dans les régions, en Alsace, Bretagne, Catalogne, Corse, Occitanie, Pays Basque, Savoie… L’objectif premier qui était de mener des actions simultanées pour témoigner la colère de toutes les identités qui défendent une langue régionale est rempli. Le second objectif de pouvoir porter les revendications devant les Rectorats de chaque région, aussi. Un peu partout des délégations ont été reçues par les Recteurs d’Académie, signe d’une consigne donnée depuis Paris. Enfin, la médiatisation est également une réussite. Des dizaines d’articles dans tous les journaux régionaux, mais aussi dans la presse nationale : le Collectif « Pour Que Vivent Nos Langues » s’impose peu à peu par sa cohésion et sa détermination. Prochaine étape : une délégation du Collectif sera reçu au Ministère de l’Éducation Nationale dans les prochaines semaines.

 

Pays Basque.  C’est à Bayonne que s’est tenu le rassemblement le plus important de cette « Journée des langues régionales ». Plus d’un millier de personnes ont formé une chaîne humaine pour l’avenir de la langue basque, entre la mairie de Bayonne et la sous-préfecture. Parmi eux, les nombreuses ikastolas d’Iparralde, les associations Euskal Konfederazioa, Biga Bai, Ikas-bi, Seaska, et bien d’autres. De même l’Office Public de la langue basque, et les parents et enfants des écoles publiques, ainsi que des élus, parmi lesquels le maire de Bayonne et président de la Communauté de Communes du Pays Basque Jean René Etchegaray, le conseiller régional Mathieu Bergé. Plusieurs rendez-vous ont été pris, avec les autorités, préfet, Rectrice de l’Académie de Bordeaux, Inspecteur d’Académie des Pyrénées Atlantiques, mais surtout un rdv propre aux revendications basques sur l’application de la Convention pluriannuelle signée entre l’État, la Région et la Communauté d’agglomération Pays Basque, a été obtenu au ministère de l’Éducation Nationale et se tiendra en présence notamment du Sénateur Max Brisson. Gure Hizkuntzak Bizi Daitezen !

Alsace. À Strasbourg, plus d’une centaine de personnes étaient rassemblées devant le Rectorat, pour la défense de l’alsacien. Organisés par la Fédération Alsace Bilingue à l’appel du Collectif « Pour Que Vivent Nos Langues », enseignants, parents et enfants des défenseurs de l’alsacien, parmi lesquels l’école immersive ABCM, étaient présents pour dénoncer la politique linguicide du gouvernement. Baisse des locuteurs, rupture de continuité dans l’enseignement, baisse des effectifs, concurrence des langues étrangères, l’Alsace dénonce la mise à mort des langues régionales. Unsri Sproch soll lawe, zweisprachig unsere Zukunft !

Bretagne. À Quimper, c’est autour du député Paul Molac, que plusieurs dizaines de défenseurs de la langue bretonne, responsables politique, syndicaux ou associatifs, parents et enfants des écoles Diwan, se sont réunis à l’appel du Collectif « Pour Que Vivent Nos Langues » pour dénoncer là encore l’effritement constaté partout des effectifs des filières bilingues et réclamer au moins un statut d’égalité avec les langues anciennes. Comme partout, les Bretons dénoncent la supercherie de la « filière d’excellence » et de l’option « enseignement spécialisé » qui ne compte en tout et pour tout qu’une centaine d’inscrits pour toutes les langues régionales de France. Ils réclament également la reconnaissance des écoles d’enseignement immersif comme Diwan, un soutien aux filières bilingue, le caractère obligatoire du versement du forfait scolaire aux écoles d’enseignement en langue régionale. Evit ma vevo hor yezhoù ! n Catalogne. À Perpignan, les défenseurs de la langue catalane se sont rassemblés aussi, de même que partout où les Catalans ont des diasporas, comme à Lagarde Paréol dans le Vaucluse. Pèrquè visquin les nostres llengües !

Corse. À Aiacciu, plus de 200 personnes se sont rassemblées à l’appel du Collectif et des enseignants de Langue et Culture Corses. Une délégation a été reçue durant plus d’une heure et demie. La baisse constante des effectifs a été reconnue par la Rectrice Julie Benetti et engagement a été pris de transmettre les demandes du Collectif à savoir : alignement sur le statut des langues anciennes (coefficient 3 et pas de concurrence sur d’autres options), confortement de l’enseignement bilingue avec objectif d’une filière au moins par collège, continuité du bilingue entre les différents cycles, le primaire et le collège et le collège et le lycée, reprise des discussions au sein des commissions permanentes de travail, extension au collège de l’article 7 de la loi 2002 (offre obligatoire d’enseignement), organisation des trois piliers : structuration, évaluation, formation. Une prochaine réunion de travail est fixée courant novembre. Da ch’ella campi a lingua corsa !

Occitanie. À la rentrée 2020, les effectifs des élèves suivant un enseignement en occitan au lycée, ont chuté de 20 %, tous niveaux confondus, selon le rectorat de Toulouse et l’office public de la langue occitane. Plusieurs dizaines de rassemblements se tenaient un peu partout en Occitanie. Devant l’Inspection départementale de l’Éducation Nationale à Langon, avec enseignants, parents, représentants de l’école immersive occitane. À Bergerac un courrier a été remis à la sous-préfecture par des parents et enfants des calendretas. Rassemblements également devant le Rectorat de Limoges, à Agen avec les enfants des Calendretas, à Vilotte, à Millau, à Carcassonne, devant le Rectorat de Clermont-Ferrand, à Narbonne, à Avignon, à Orange, Bollène, Carpentras, à Montpellier où une réunion publique était organisée, de même à Béziers, à Aix-en-Provence devant le Rectorat, à Périgueux, Toulouse, Albi, etc. À noter qu’en plusieurs endroits les rassemblements étaient limités à 10 personnes pour être autorisés du fait de la crise Covid. 92 % des habitants des régions concernées sont pour le maintien et le développement de la langue occitane, selon l’Office public de la langue occitane. Per que viscan nòstras lengas !

Flandre. Des drapeaux flamands, de la musique, des dizaines de défenseurs de la langue flamande se sont rassemblés à Lille. Près de 50.000 personnes parlent le flamand de Dunkerque à Dieppe selon l’Institut de langue flamande. Une délégation a été reçue par la Rectrice. À Puy-en-Velay également, une trentaine de personnes ont manifesté en faveur du flamand et du franco-provençal. Om nuuze taelen te doen leeven !

Savoie. C’est à Chambéry que les défenseurs du franco-provençal se sont réunis pour soutenir les revendications du Collectif Pour Que Vivent Nos Langues. Comme les autres langues régionales, la langue savoyarde se meurt sous l’effet d’une politique d’anéantissement initiée depuis plus de deux siècles. Po que vive noutro lengoua ! •