Enseignement associatif immersif

Michel Castellani interpelle le ministre pour Scola Corsa

Michel Castellani
Depuis sa création, Scola Corsa attend de pouvoir conventionner avec l’État pour le paiement des salaires de ses enseignants. Ce ne serait en aucune façon une faveur. La « contractualisation » est de droit pour l’enseignement privé en France. Depuis la loi Debré, promulguée en 1959, en effet, il n’y a plus de dualité entre écoles publiques et écoles privées. À l’époque, c’était pour reconnaître les écoles confessionnelles (catholiques et protestantes) comme relevant elles aussi du service public d’enseignement. Depuis, toutes les écoles privées s’appuient sur cette loi pour obtenir cette contractualisation, et leur utilité publique est reconnue. C’est le cas notamment des écoles associatives immersives en langue régionale, relevant du réseau Eskolim, qui répondent à une forte demande dans les régions concernées, de l’Alsace à la Bretagne, la Catalogne, le Pays Basque, l’Occitanie… et la Corse ! Eskolim a accueilli en effet son sixième réseau en 2021 avec Scola Corsa. Depuis, l’enseignement associatif immersif en langue corse ne cesse de revendiquer cette contractualisation qui lui est due et qui lui permettrait d’ouvrir plus aisément de nouvelles écoles. Pour l’heure, trois écoles ont ouvert et les demandes sont nombreuses dans différentes communes du Cismonte ou du Pumonte. La prochaine rentrée verra l’ouverture d’un nouveau site à Corti. Sartè est également en demande.
Michel Castellani s’est saisi de cette question. Il a écrit au ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, pour lui demander audience. Sans réponse à ce jour, il a interpellé à nouveau le ministre en commission pour défendre l’enseignement immersif du réseau Scola Corsa. Voici son intervention.

 

« Monsieur le Ministre,
J’aimerais vous parler d’une question ponctuelle mais qui revêt pour nous une grande importance, la langue corse est en situation très difficile, vous le savez, mais pour en assurer la pérennité l’association Scola Corsa a décidé de créer et de faire vivre des écoles immersives sur le modèle de ce qui se fait dans diverses régions. Trois écoles fonctionnent à l’heure actuelle, et la demande est très forte pour l’avenir. Ces écoles fonctionnent sur une base exclusivement militante, ce qui en limite forcément le rayonnement potentiel. Elles ne tiennent en fait que sur l’engagement permanent des personnes qui en assument l’ensemble de la charge matérielle. Moi je vous ai adressé un courrier pour vous demander que l’État contractualise avec Scola Corsa, les conditions que je détaille dans mon courrier qui relèvent du décret du 14 mars 2008 étant remplies. Je précise que cette contractualisation à un coût nul puisque, quand l’État paie du personnel dans le cadre d’une action associative, il n’a pas à le faire par ailleurs. Je vous demande donc, Monsieur le ministre, de bien vouloir vous pencher sur cette question. Il y a en Corse une forte demande et surtout un grand besoin. Moi je vous avais demandé dans mon courrier de bien vouloir me recevoir dans votre ministère, je me tiens à votre disposition pour avancer, la demande de mon courrier est toujours valable. Merci. »

 

Pap Ndiaye

« Je serai tout prêt évidemment à échanger avec vous sur cette question » a répondu le ministre.

Bonne nouvelle. On attend donc ce fameux rendez-vous ! •