Trop c’est trop ! Après la réforme du collège, après la réforme du lycée, après les premiers demi-postes LCC supprimés en lycée, après les réductions drastiques de DHG dans les établissements insulaires, voilà que le ministère porte un nouveau coup létal à la langue corse en modifiant de manière éhontée le CAPES monovalent validé en 1990.
Les organisations STC, AILCC, APC, SNALC et « Parlemu corsu ! » protestent avec la dernière véhémence contre ce qui se révèle, jour après jour, être une véritable entreprise de démantèlement du dispositif d’enseignement du corse dans l’académie.
De la maternelle à l’université, la profession se mobilise afin de faire échec à ce qui est une attaque frontale jamais observée jusqu’à présent. Les organisations en appellent à l’opinion publique et aux élus : il est grand temps de réagir collectivement car l’heure est grave.
Les revendications sont fondamentales et elles seront portées inlassablement dans les mois à venir :
– Rétablissement du CAPES sous sa forme initiale
– Statut intégré et valorisant pour la langue corse tout au long de la scolarité (coefficients attractifs, multiplication des filières bilingues, présence généralisée de la LCC dans le standard…)
– Mise en place d’un Grand Plan de Formation du secondaire avec les moyens de remplacements (15 ETP) sécurisés dans le Contrat de Plan État Région, sur le modèle déjà existant dans le primaire
– Mise en place d’un dispositif d’animation pédagogique dans le second degré assurant le suivi et l’évaluation quantitative et qualitative du dispositif d’enseignement LCC
– Mise en place d’un réseau de pôles de formation reliant chaque établissement de l’île.
Le collectif affirme que la Corse ne peut plus se contenter d’un dispositif au rabais qui plus est rogné chaque jour. L’heure est venue, dans une concertation apaisée, d’assurer l’épanouissement d’une culture régionale vivante, vecteur de bi-plurilinguisme moderne et dynamique, atout incomparable dans le monde multipolaire d’aujourd’hui.
Si pédagogie il y a, elle doit se porter en premier lieu sur des autorités ministérielles sourdes et impitoyables qui n’ont décidemment jamais apprécié la richesse incomparable que constitue une culture millénaire prolixe, issue du creuset méditerranéen berceau de l’Humanité. •