Ce 21 mai, la Fédération Régions & Peuples Solidaires organisait une Webconférence sur Facebook, que vous pouvez revoir en streaming sur sa page, pour débattre des suites de cette décision du Conseil constitutionnel. Animé par Gustave Alirol, président de R&PS et Jean Georges Trouillet, responsable d’Unserland (Alsace), plusieurs personnalités des groupes Libertés et Territoires à l’Assemblée Nationale et Écologie et Solidarité au Sénat, y ont partagé leur indignation et leur détermination : le député porteur de la loi Paul Molac, les députés de la Corse Michel Castellani et Paul André Colombani, la députée ancienne ministre Sylvia Pinel, le Sénateur de Loire Atlantique Ronan Dantec, la sénatrice de Gironde Monique De Marco, le sénateur d’Ille et Vilaine Daniel Salmon, mais aussi Wanda Mastor, professeure des Universités, spécialiste en droit constitutionnel, et l’eurodéputé François Alfonsi, dont voici l’intervention.
« La France confirme son caractère extrêmement de repli sur soi, cette image de la France dans l’ensemble européen est assez parlante car tout autour des frontières, de la Belgique à l’Espagne en passant par l’Italie, la Suisse, le plurilinguisme est la règle, et le monolinguisme imposé par la logique d’État comme il est en France est quelque chose de très particulier.
Ce que je veux ajouter aussi c’est que dans l’élaboration de cette séquence politique en faveur des langues régionales, mesurons que nous avons progressé depuis trois ans. Il y a eu un rôle très important des associations, qui a apporté énormément de soutien au travail politique qui était mené à l’Assemblée Nationale et au Sénat, et qui constitue aujourd’hui la première forme de réponse que nous devons apporter. Le 29 mai, il y aura donc des manifestations dans toutes les régions concernées, en Bretagne, en Alsace, en Corse, en Occitanie, au Pays Basque, en Catalogne et même en Flandre. Il faut qu’elles soient nombreuses et il faut qu’elles préparent le terrain de la revendication principale qui devra être posée à tous les candidats à l’élection présidentielle l’an prochain, c’est un engagement ferme à modifier l’article 2 de la Constitution. Je crois que c’est ça qu’il faut faire. Et s’il y a un travail juridique, c’est faire en sorte que cette promesse soit bien contraignante, engageante, et démontrée vis-à-vis des électeurs. C’est évidemment le chemin qu’il faut poursuivre, l’étape suivante.
Aujourd’hui, je considère que cette décision du Conseil Constitutionnel est un peu comme le mur de Berlin. Ce mur jacobin finira par tomber. Ils sont dans les retranchements, il y a trois ou quatre ans ils pouvaient penser que la question des langues régionales était quelque part oubliée, en réalité tout ce travail et la loi Molac ont montré que c’était une préoccupation majoritaire de la représentation élue, et majoritaire des Français, une préoccupation très importante pour les régions porteuses de ces langues régionales, et cette démonstration politique que nous avons faite, elle reste, elle est notre force, et on doit lui donner un caractère très offensif dès les manifestations du 29 mai, dès les élections régionales et bien sûr au-delà, aux élections présidentielles et législatives, de façon à ce que la prochaine assemblée nationale soit capable d’engager la réforme constitutionnelle qui est demandée.
Pour conclure, la situation n’est pas plus mauvaise parce que le Conseil constitutionnel a tranché, je pense que sa décision montre la faiblesse de la position qu’il défend, et nous nous avons aujourd’hui des soutiens mieux organisés, beaucoup plus nombreux et je crois que nous sommes en mesure de renverser la situation. » •