Arritti prisenta e so cunduleanze afflitte à tutti i soi, parenti è amichi, à a cummunità cattòlica di Corsica, è à tutti quelli chì l’anu cunnisciutu è chì anu pussutu benefizià di a buntà d’ànima di prete Anghjulu Michele Valery. Lascia un viotu tamantu à a so parocchia in Calvi, cum’è in Borgu, Bastia è dapertuttu induv’ellu l’hà purtatu u so ministeru…
Era un omu di bè. Eccu quì u bellu umagiu di Dumènica Bianconi, presu nant’à a pàgina Facebook di a Parocchia di Calvi.
«Il était revenu de son premier séjour à l’hôpital de Bastia, en nous annonçant : « j’ai une plaque de marbre dans la tête ». Cette métaphore nous avait surpris et amusés : la tenait-il du médecin qui l’avait reçu ? Était-ce ainsi qu’il avait interprété ce que lui avait dit le personnel médical ? Nul ne sait…
Cette image m’avait fait penser à « la légende de l’homme à la cervelle d’or » d’Alphonse Daudet. Mais, contrairement à la fable de Daudet, dans laquelle le héros épuise les réserves d’or que lui offre son cerveau, l’abbé Valery voyait croître l’emprise de cette « plaque de marbre » qui augmentait en taille et en densité.
Cette terrible nouvelle, qu’il nous avait assénée avec un calme déconcertant, presque avec détachement, a déstabilisé les paroissiens aussi bien que l’ensemble des habitants de Calvi et des alentours, et nous avons poursuivi avec lui, cahin caha, le bout de chemin qui lui restait à vivre parmi nous.
Au fil du temps, les conversations avec lui devenaient plus difficiles. « Je ne trouve plus mes mots » nous disait-il, et nous en étions désemparés.
Jusqu’au bout, il a voulu rester parmi les siens, nous qui l’avions adopté, et il passait de longs moments assis sur le banc du presbytère, ne manquant pas de saluer les passants, et échangeant quelques pauvres mots, avec ceux, nombreux, qui venaient le rejoindre.
Au-delà de l’évocation de ces quelques souvenirs, je veux surtout vous dire qu’il ne vous a jamais oubliés : les messages que j’ai écrits sur Facebook, le 23 avril, puis le 6 mai, c’est lui qui a tenu à vous les adresser, et si certains ont reconnu ma patte, sachez que les « ingrédients », le fond du discours, étaient les siens.
Il y a quelques jours encore, il me disait : « Dominique, il faut écrire quelque chose… », mais il n’avait plus l’énergie d’exprimer ce qu’il voulait vous dire, et je me suis abstenue d’écrire, car je ne voulais pas que vous ayez l’enveloppe sans le contenu.
Je veux aussi dire à tous ceux qui lui avaient adressé une lettre ou une carte, qu’il en avait été très touché, et qu’il se désolait de ne pas pouvoir répondre. Nous avons trié tout ce courrier, il y a quatre ou cinq jours, et j’avais proposé de faire une réponse, mais sa mort nous a pris de court.
Je veux enfin vous dire, qu’il est parti sans souffrance, sans angoisse, sûr de sa décision de refuser tout traitement médical, prêt à la rencontre avec le Père.
Chacun d’entre nous gardera le souvenir de « son » Père Valery, de la relation qu’il avait su nouer avec chacun, mais souvenez-vous surtout qu’il était prêtre, ce qu’il affirmait avec conviction, un prêtre d’un bon bois corse, sans doute du châtaignier, enraciné dans un territoire et dans une culture.
Gardez en tête le message du 6 mai :
« Je lis l’Évangile de demain, 7 mai (Évangile selon St Jean 14, 1-2), et je veux m’attarder sur le dialogue entre Jésus et Philippe :
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : « Montre-nous le Père » ?
Qu’entend-on dans la réponse de Jésus ? Un reproche : celui du manque de confiance de Philippe, qui pourtant connaît bien Jésus. Cette confiance dont le Pape François dit : « C’est ce qui nous donne la force d’avancer chaque jour avec patience, en semant le bien qui portera du fruit ».
La foi est un chemin que nous sommes invités à emprunter, chemin de confiance, d’espérance, de vérité et de vie : c’est le chemin qui nous permet de comprendre l’intérêt que Dieu porte à chacun d’entre nous.
Gardez-le en mémoire. Ayez confiance et n’ayez crainte. »
Et si nous voulons rester fidèles à son souvenir, restons fidèles à son enseignement. Il n’y a pas de plus bel hommage ! •