Les présidents de l’Exécutif et de l’Assemblée de Corse ont été reçus par le Garde des Sceaux, Maître Dupont-Moretti ce jeudi 12 novembre à Paris. L’Associu Sulidarità appelle « à mettre fin à 40 années de conflit » en espérant que « M. Dupond Moretti sera celui qui permettra au gouvernement d’ouvrir les yeux et de réaliser qu’il est plus que temps de s’asseoir autour d’une table, de mettre fin aux persécutions judiciaires et à l’exil carcéral. »
Au menu de cette réunion : rapprochement des prisonniers bien sûr, mais aussi fin des doubles et triples peines, amendes prohibitives et cette sorte de racisme judiciaire sur les anciens détenus qui ne peuvent mener une vie normale du fait du harcèlement judiciaire dont ils sont l’objet (inscription aux différents fichiers répressifs). Au menu aussi les conditions de détention. L’incarcération dans le contexte de crise sanitaire est rendue encore plus difficile du fait de la suspension des parloirs, de l’insalubrité des cellules, de la promiscuité, du risque de contamination. Alors, que s’est-il dit au ministère de la Justice ce 12 novembre ? D’habitude si prompts à tweeter, aucun des deux présidents n’a communiqué au sortir de cette réunion. Le Garde des Sceaux doit également rencontrer les députés et le sénateur nationaliste. Dans l’île, on attend avec espoir ses déclarations.
1.500 personnes ont signé la pétition en faveur de la remise en liberté de Jean Pierre Santini et de ses camarades dans l’attente de la fin d’instruction qui les vise.
Jean Pierre Santini clame son innocence et n’est en rien dangereux ou trouble à l’ordre public. Ce qui est troublant par contre c’est son incarcération préventive. À 77 ans, et de santé fragile, tout comme ses codétenus, son état ne permet pas la détention dans un contexte de crise sanitaire et dans l’insalubrité de la prison de Fresnes infestée par les punaises de lit. Ses nombreux soutiens, qu’ils soient élus, poètes, écrivains, militants, simples citoyens réclament une remise en liberté sous contrôle judiciaire. Quel intérêt de conserver ses hommes d’un certain âge en prison dans de telles conditions ?
Parmi les soutiens, 30 maires ont pour l’heure signé la pétition : Dominique Baccarelli (Barrettali), Pierre François Bellini (Carbuccia), Jean Biancucci (Cùttuli Cortichjatu), Mathieu Ceccaldi (Marignana), Maurice Chiaramonti (Poghju Mezana), Fortuné Felicelli (Olmu), Christophe Graziani (Bigornu), Paul Innocenzi (Casalta), Francis Marcantei (Talasani), Etienne Marchetti (Barbaghju), Pierre Martini (Sampolu), Jean François Mattei (Monte), Jean Toussaint Morganti (Ogliastru), José Pierre Mozziconacci (Olmetu), Sèverin Medori (Linguizetta), Vincent Micheletti (Casalabriva), Jean Charles Orsucci (Bonifaziu), Antoine Ottavi (Bastelicaccia), Gisèle Pan Colonna (Osani), Julien Paolini (Petrosu), Pierre Jean Poggiale (Valle di Mezzana), Jean Noël Profizi (Serra di Fium’Orbu), Joseph Pucci (Viggianellu), Anne Laure Santucci (Luri), Alexandre Sarrola (Sarrola Carcupina), Pierre Savelli (Bastia), Jean Toma (Sari Sulinzara), Simon Venturini (Alzi), Antoine Martin Versini (Cristinacce). •
Vous aussi signez la pétition : https://bit.ly/3kgnSgS