10 à 12.000 personnes dans un froid glacial et sous une bruine continue ont encore défilé à Bastia à l’appel des syndicats étudiants et de toutes les organisations nationalistes. Le mot d’ordre « ghjustizia è verità » avait été élargi à la libération des prisonniers politiques et à l’engagement immédiat du dialogue avec la Corse, mais c’est derrière la même banderole « Statu francese assassinu » que tous ont défilé avec gravité. Les nouvelles d’Yvan ne sont pas bonnes et chacun prie intérieurement pour qu’il parvienne à trouver la force de revenir à nous. L’application tardive du droit au rapprochement y compris pour Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, la désignation d’un nouveau « Monsieur Corse » en la personne du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a enfin retrouvé le numéro de téléphone du Président du Conseil exécutif, ne peuvent suffire à ramener le calme tant l’injustice faite à Yvan Colonna est grande et révolte en Corse les plus jeunes générations qui n’étaient pourtant pas nées en 1998. Il est un martyr de la cause du peuple corse. De son innocence qu’il n’a cessé de plaider malgré les trois procès qui l’ont condamné, à cette tentative d’assassinat où ne ressort que la complicité de l’État dans l’absence de contrôle et le retard à lui porter secours, en passant par ses trois années de cavale et par les injustes conditions de détention dont il a été victime durant 20 ans, Yvan est devenu un mythe aux yeux des jeunes générations. Mais comment certains pouvaient imaginer pouvoir s’en débarrasser ainsi ? Seules des mesures fortes, sincères, durables, sont susceptibles de ramener le calme. Or jusqu’ici, la Corse n’a perçu que mépris.
Stendi la to manu o giuventù
Strappendu u velu di schjavitù
Per fà chì dumane
Schiarisca e funtane
Di la vita. •