Miché Castellani

À rombu di luttà !

Le 16 mai dernier en séance publique de l’Assemblée nationale, Michel Castellani a adressé un camouflet au gouvernement qui l’avait pris de haut, et qui, avec lui, a méprisé la question grave de la lutte contre les incendies. Petit rappel des faits.

 

 

Il se passe des choses intéressantes au Palais Bourbon depuis l’arrivée de quelques trouble-fête en la personne des députés nationalistes corses.

Alors que l’Assemblée examinait la proposition de loi pour renforcer la prévention et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie, Michel Castellani, député de la première circonscription de Haute-Corse, est intervenu pour – une fois de plus – plaider en faveur de l’octroi de canadairs à la Corse et plus encore, d’une base de canadairs.

Nos lecteurs s’en souviennent, en novembre dernier, le député corse avait (par son insistance) obtenu du ministre de l’Intérieur la garantie que des canadairs soient positionnés à Bastia Poretta. Chaque année, malgré le risque maximal sur l’île et en Méditerranée, seuls deux canadairs sont basés à Aiacciu, aucun à Bastia.

 

Michel Castellani est revenu sur l’engagement du ministre, vraisemblablement oublié, que « les moyens de lutte en Corse seraient conservés et renforcés »…

« Notre amendement est l’occasion de souligner une fois de plus la nécessité de créer une base de canadairs en Corse. Notre île, vous le savez, est touchée par une sècheresse catastrophique, et le temps d’attaque du feu est un élément primordial de réussite » a rappelé Michel Castellani. « À défaut, il y a une position de repli, c’est au moins de baser des canadairs sur l’aéroport de Bastia Poretta en été ».

« Il y a eu l’an dernier des centaines de départ de feux en Corse » a poursuivi le député, rappelant que l’aéroport de Bastia est « situé excellement, non seulement pour le sud de la Corse, mais également pour le sud de la France » et que « le point le plus proche de Bastia en Italie, est à 40 kms. Nous avons la possibilité de couvrir toute une zone à la fois en France, en Italie et sur les îles de la Tyrrhénienne ».

Il a, dans un premier temps, malheureusement constaté à quel point son intervention était méprisée par les représentants du gouvernement, la ministre, secrétaire d’État en charge de la ruralité, Dominique Faure, bavardant sur ses bancs…

Michel Castellani s’est alors interrompu pour attirer l’attention du gouvernement… s’attirant la sympathie de l’ensemble de ses collègues, outrés autant que lui, de cette attitude dédaigneuse. « Je vois que personne ne m’écoute au banc, ce qui est extrêmement désagréable » s’est-il agacé, « ce que je suis en train de raconter me semble d’un intérêt quand même suffisant pour qu’il y ait une oreille attentive. Au moins une oreille, parce que votre réponse je la connais déjà, elle est négative, mais au moins laissez-moi vous expliquer le bien fondé de mes propos, si c’est possible ! »

Après son intervention, le rapporteur a répondu sur un ton laconique « avis défavorable », tandis que la ministre a pris un ton excédé, soufflant elle aussi un méprisant : « défavorable »…

« Je trouve les explications du gouvernement un peu brèves » a répondu stoïque Michel Castellani !

 

Résultat : les députés qui siégeaient ayant une mémoire, sont restés sur l’engagement du ministre de l’Intérieur pris en novembre 2022 et ont sanctionné Madame Faure pour sa désinvolture : l’amendement de Michel Castellani a été adopté malgré l’opposition du gouvernement ! C’est dire le combat qu’il faut mener dans ces travées « républicaines », et la force de persuasion que gagne le groupe LIOT !

Comme quoi, l’opiniâtreté paie !

Sciaccamanate à i nostri deputati ! •