Outre Michele Castellani et Paulu-Andrìa Colombani, deux autres députés sont issus de Régions et Peuples Solidaires : Paul Molac député du Morbihan en Bretagne, et Peio Dufau, député Basque, élu dans le cadre d’un accord avec le Parti socialiste dans la circonscription frontalière de Biarritz/Hendaye.
Paul Molac, une réélection tranquille
Paul Molac a été réélu comme candidat indépendant, avec une remarquable facilité dans son fief de Ploermel, dans le centre Bretagne, une circonscription agricole et rurale. Il était candidat avec le soutien de l’UDB.
Paul a fini en tête du premier tour avec 35,84 % des voix, devant la candidate assemblement national qui a atteint 31,51 %. Cette irruption surprise de l’extrême-droite longtemps marginale en Bretagne a barré la route aux autres candidates, la macroniste et celle du Nouveau Front Populaire restées loin derrière autour de 15 %.
Au second tour, Paul Molac a recueilli les deux tiers des voix et l’a largement emporté.
L’action de député de Paul Molac depuis sa première élection en 2012 a toujours eu deux aspects.
D’abord, un travail parlementaire assidu et plein de créativité comme le vote qu’il a obtenu de la « loi Molac » sur les langues régionales qui, en rassemblant une large majorité du Parlement, a fait trembler le socle étatique jacobin qui a dû appeler la censure du Conseil constitutionnel à l’aide. Mais ce vote très majoritaire sur la proposition de loi qu’il a porté au nom du groupe LIOT a largement conforté tous ceux qui, sur nos territoires, se battent pour les langues régionales. Et elle lui a donné sur toute la Bretagne l’aura de l’élu d’une identité bretonne continuant le combat pour sa reconnaissance institutionnelle.
Le second aspect de son action est l’énergie qu’il consacre à sa circonscription et aux citoyens qui y font vivre la société par leur action économique, par le bénévolat ou par le maintien des traditions populaires. Paul Molac est réputé pour l’attention qu’il porte aux citoyens, et ceux-ci le lui rendent bien.
Pour cette nouvelle mandature, il est important pour R&PS, et pour tous les militants des langues régionales, de pouvoir compter sur le travail parlementaire de Paul Molac.
Peio Dufau, premier député abertzale élu au Pays Basque
Élu d’une triangulaire de second tour avec 714 voix d’avance sur le candidat Ensemble/
Macron, 36,24 % contre 35,33 %, le candidat du mouvement basque EH-Bai a réalisé une performance remarquable. En troisième position le candidat de la droite « ciottiste » rattachée au RN est derrière avec 28,39 %. Dans une telle configuration et face à un score aussi serré, l’appel à voter Peio Dufau par le candidat PNV Jean Tellechea (5,04 % des voix au premier tour) a été important.
Le report de ces voix « abertzale », de sensibilité de centre-droit, a été significatif de la plus-value apportée par la composante abertzale validée par le Nouveau Front Populaire au Pays Basque dans le cadre d’un accord avec le parti socialiste, représenté par le député sortant Inaki Echeniz et par celle qui, ancienne ministre, a été élue à Bayonne, Colette Capdevielle. Là encore, alors qu’une triangulaire était sortie du premier tour, l’apport abertzale du premier tour lui a donné l’avantage sur la députée « Macron » sortante qui s’est désistée dans le cadre de l’accord national de barrage à l’extrême droite.
Dans une terre basque réputée centriste et conservatrice, l’Union de la gauche et des abertzale a complètement révolutionné la donne politique.
Peio Dufau siègera comme député apparenté au sein du groupe socialiste, suite logique des accords qui lui ont permis d’être élu. Régions et Peuples Solidaires lui adresse ses très vives félicitations pour son élection qui fera vivre l’identité basque au sein du Parlement français. •