Autonomie de la Corse

Mise au point du sénateur Parigi

« Je suis très étonné et surpris des propos de Jean Jacques Panunzi et de Jean Martin Mondoloni concernant le rapport de la mission d’information du Sénat au sujet de la Corse » a réagi vivement sur les réseaux sociaux le sénateur de Haute-Corse Paulu Santu Parigi.

Des informations sur ce document ont en effet filtré faisant part, selon nos confrères de France Bleue d’« un pouvoir d’adaptation, renforcé, mais très encadré… loin du projet d’autonomie initial »…

Le rapport intitulé « La Corse dans la République, ouvrir un nouveau chapitre » est parvenu en effet sous forme de synthèse en dix pages à la presse, alors qu’il n’a pas été adopté par la mission sénatoriale et ne reflète pas les travaux de la dite mission… Drôle de méthode !

« Tout d’abord je voudrais préciser que le document qui a vraisemblablement été divulgué à la presse est un rapport rédigé unilatéralement par le rapporteur LR » a riposté Paulu Santu Parigi, précisant : « sans donc le consensus des membres de cette mission d’information. Membres qui, des bancs de l’Union centriste à ceux de la gauche, s’y sont opposés. En effet, la plupart des sénateurs étaient d’accord pour dire que le rapport proposé ne reflétait aucunement le travail de la mission d’information. Tous les commissaires, sauf les sénateurs LR, se sont donc opposés à toute publication en leur nom, preuve de leur désapprobation. Le rapport a donc été ajourné sine die sans même avoir été présenté. Néanmoins, il n’est pas question de suspendre les travaux concernant la Corse au Sénat. Cum’è voi a capite dapoi un pezzu, u perìculu per l’avvene di a Corsica ùn hè micca forse induve omu pensa, capu à sennu ».

Toujours selon nos confrères de la radio, le document se bornerait « à proposer à la Collectivité de Corse un renforcement du pouvoir actuel d’adaptation des normes, dans un nombre limité de matières et sur habilitation législative ou réglementaire expresse ». Compétence qui, si elle s’avérait insuffisante, ouvrirait à un pouvoir législatif au terme de 5 ans.

Or elle est déjà insuffisante puisque ce renforcement de compétence avait été octroyé lors du processus de Matignon en 1999 et s’était révélé totalement inopérant.

Nous en saurons davantage peut-être ce mardi après le discours de politique générale du nouveau premier ministre François Bayrou… En attendant, la riposte du Sénateur de Haute-Corse Paulu Santu Parigi a été cinglante et immédiate. Les élus et responsables politiques, qui poussent avec le président du Conseil exécutif en faveur d’un statut d’autonomie, rappelons-le clairement acté par le président de la République, n’entendent donc pas en rester là.

Créée le 7 mai 2024 la mission d’information sénatoriale sur l’évolution institutionnelle de la Corse a entendu plusieurs élus, fonctionnaires et personnalités lors de 86 auditions. Et ses membres, hors LR, continuent de travailler à des propositions, a également précisé Paulu Santu Parigi qui prévient : « ce n’est pas un jeu, on n’est pas dans une cour de récréation, il faut être sérieux, il y a une région qui attend. On ne peut pas faire et dire n’importe quoi, il est temps de dire la vérité et de travailler dans un sens où la Corse et surtout sa jeunesse retrouvera un épanouissement où l’on pourra se loger comme il se doit, trouver du travail comme il se doit, et non pas faire une petite guéguerre politicienne ».

De son côté la Commission des lois à l’Assemblée nationale, a mis en place également une mission d’information présidée par son président, le député centriste Florent Boudié.

Le débat est donc loin d’être clos et ce ne sont pas les basses manœuvres du Sénateur Panunzi qui doivent perturber.

Dunque, cum’ellu dice Paulu Santu Parigi, capu à sennu ! •

F.G.