Venue de Catherine Vautrin en Corse

Tout reste encore possible

Le 9 octobre dernier, lors de la séance de questions au gouvernement, le député nationaliste Michè Castellani interpellait la ministre du Partenariat avec les territoires et de la décentralisation sur les intentions du gouvernement concernant la Corse et l’avenir du processus qui doit la mener vers l’autonomie. En réponse, Catherine Vautrin, qui est en charge du dossier, annonçait une visite sur l’île fin octobre afin de rencontrer les différents acteurs. C’est aujourd’hui chose faite et on vous en dit deux mots.

 

 

Après des rencontres avec les maires et les partenaires sociaux insulaires, sa visite a été principalement marqué par plusieurs entrevues au grand hôtel de la Collectivité de Corse avec le Conseil exécutif et son président, la présidente de l’Assemblée, avant de se conclure par un échange avec une délégation de conseillers représentants les différents groupes de l’Assemblée de Corse.

À la fin de la rencontre, le président Simeoni s’est montré confiant mais surtout plus que jamais déterminé à concrétiser le processus initié s’inscrivant dans une démarche d’espoir.

 

Traiter les problèmes du quotidien

Durant l’entretien, le Conseil exécutif a défendu le traitement des problèmes du quotidien notamment le sujet des infrastructures, des déchets, de la santé, des prix des produits de première nécessité, du logement et de l’énergie tout en démontrant pour chaque domaine la possibilité de faire mieux et plus grâce à un statut d’autonomie.

Si la ministre Vautrin aurait exprimé la volonté de « remettre le dossier corse sur de bons rails », la prudence reste de mise pour les élus de la majorité dans un contexte d’instabilité politique nationale.

 

Transfert de la CCI à la CdC

Également au cœur des discussions, le transfert de la Chambre de commerce et d’industrie sous la gestion de la Collectivité de Corse, tel que réclamés par les élus et les syndicats qui ont travaillé en concertation sur ce sujet. L’État s’y était d’ailleurs engagé avant d’émettre des réserves. La pression menée par l’exécutif avait fini par porter ses fruits avec la signature d’un accord avec le gouvernement réaffirmant l’engagement de l’État, et se disant prêt à une évolution de la loi afin de garantir la conformité du statut de syndicat mixte ouvert.

La ministre a profité de l’occasion pour annoncer une réunion de travail à ce sujet le 31 octobre prochain avec les acteurs de la Collectivité et de la Chambre de commerce.

 

Évolution institutionnelle

Concernant l’évolution institutionnelle, à défaut d’engagements nets, Catherine Vautrin a donné le sentiment d’être à l’écoute des revendications insulaires et volontaire pour mener à terme le processus, sans faire table rase des engagements pris par l’état le 12 mars place Beauvau et des différentes délibérations adoptées par les élus de la Corse depuis l’ouverture du processus.

Elle a semblé vouloir se placer au-delà de quelconque posture idéologique ou arbitrage personnel sur la question, mais en simple représentante de la volonté qui découlera des différents travaux parlementaires en cours.

À voir si cette position sera positive pour la Corse. En attendant, la clé semble se trouver dans le travail actif mené par les parlementaires nationalistes à Paris et dans la capacité de l’exécutif à continuer d’imposer la Corse en haut de la pile des priorités à traiter. •

Florian Riolacci.