Du 14 mai, date de présentation de la liste « Fà pòpulu inseme » de Gilles Simeoni à Corti, au 20 juin, jour du premier tour de l’élection, il ne reste que cinq semaines pour convaincre. Autour de Gilles Simeoni, Femu a Corsica a présenté une liste en grande partie renouvelée pour appeler au rassemblement des Corses autour d’un projet d’avenir.
L’éclatement du mouvement nationaliste en quatre listes est le signe d’une difficulté ; il est aussi le reflet d’un débat politique de fond.
Pè a Corsica, la coalition de trois d’entre elles (PNC, Corsica Lìbera et Femu a Corsica), avait concrétisé en 2015, au lendemain de la dissolution du FLNC Historique, une dynamique d’union de trois organisations forgées par trente années de lutte constante pour affirmer les droits du peuple corse. Chacune avait son histoire propre et la logique de cette double élection 2015/2017 se lit dans le cheminement politique passé de chacune d’entre elles, jusqu’à la convergence au lendemain du premier tour de décembre 2015.
Cinq ans et demi plus tard, cette logique du passé s’est éloignée, l’expérience des institutions a fait murir les esprits, et c’est vers les choix d’avenir, de stratégie, de méthode, de société, de dialogue et de construction politique que les regards se tournent désormais. Non plus d’où on vient, mais où on va.
En vérité, Pè a Corsica n’est pas une coalition qui éclate, c’est une coalition qui a fait son temps. Pour qu’elle franchisse le cap de ses cinq ans pour un nouveau bail de sept années que durera ce prochain mandat, il aurait fallu qu’elle évolue elle-même dans une dynamique de renouvellement collectif du discours, des hommes et des pratiques. Quelles qu’en soient les raisons, le constat est là : en aucune façon Pè a Corsica n’a été au-delà d’une coalition électorale et n’a engagé cette démarche collective. Elle n’a pas développé une dynamique de terrain rapprochant les hommes et les femmes dans la définition d’une nouvelle vision pour l’avenir. Or, en juin 2021, c’est de l’avenir dont il faut décider démocratiquement, et Pè a Corsica n’a jamais offert un cadre opérationnel pour cela.
Quels sont les choix d’avenir entre lesquels les Corses devront trancher par leur vote ? Le plus clair est celui du second tour, entre le Président sortant, Gilles Simeoni, et son challenger déclaré, Laurent Marcangeli : continuer vers l’autonomie de la Corse, ou bien retourner au droit commun hexagonal. Un camp contre l’autre : voilà quelle sera la physionomie du second tour.
Le débat du premier tour est plus subtil, et l’électeur nationaliste, par son choix, devra dire qui est le mieux placé pour conduire le duel du second tour. L’offre nationaliste se positionne et se différencie à travers les hommes et les femmes qui sont sur chaque liste, et aussi par l’image qu’elles renvoient en écho aux problèmes les plus aigus qui se posent aux Corses aujourd’hui, dans le contexte sanitaire anxiogène, pour une jeunesse qui sent son identité lui échapper et qui cherche les moyens d’y remédier, pour des acteurs économiques inquiets de leur avenir, pour des Corses amoureux de leur terre qui s’angoissent de toutes les atteintes qu’elle subit, pour une société perplexe face aux errements mafieux qui gangrènent une partie du tissu insulaire.
Personne ne peut s’autoproclamer comme le « sauveur » par qui toutes les solutions viendront. Mais il faudra bien un capitaine pour naviguer dans cet océan de difficultés qui s’annonce, en évitant les écueils sans changer de cap.
Avec la liste Fà Pòpulu Inseme, Gilles Simeoni a rassemblé un équipage crédible et marqué un cap solide.
Avec cette liste, la Corse peut regarder l’avenir avec confiance. •
François Alfonsi.
Les réactions twitter
François Alfonsi | @F_Alfonsi – 17 mai
U filu di a storia è una prumessa par l’avvene : à fianc’à @Gilles_Simeoni è @Partitu_FemuAC pà a vittoria i 20 & 27 du ghjugnu. #fapopuluinseme par impone à vulintà di u pòpulu corsu : ricunniscenza ufficiale è autunumìa vera. Cuntinuemu ssa longa strada senza sfiatà. @ARRITTI
Jean-Félix Acquaviva | @JF_Acquaviva – 16 mai
Fieru assai di participà, puntà è accumpagnà @Gilles_Simeoni, i giovani numarosi, ghjente agalapate à nivellu ecunomicu, suciale è culturale per agisce è trasfurmà u nostru paese cù tramandera, etica, demucrazia, rispettu di l’intaressu générale è #FàPopuluInseme @Partitu_FemuAC
Angèle Bastiani | @AngeleBastiani – 16 mai
C’est avec beaucoup de détermination que je m’inscris dans la démarche #FàPopuluInseme emmenée par @Gilles_Simeoni pour les élections territoriales.
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