Le 9 octobre, Michel Castellani a interpellé le gouvernement sur la poursuite du processus de Beauvau et du projet d’écriture constitutionnelle validé le 11 mars 2024 par le gouvernement. La ministre Catherine Vautrin a confirmé les engagements de l’État et a donné des éléments de calendrier. Le lendemain, elle réitérait ces engagements auprès du président du Conseil exécutif Gilles Simeoni.
« La dissolution a conduit, on le sait, à la suspension de la transmission du projet à l’Assemblée nationale, au Sénat, ainsi que de la réunion du Congrès qui était prévue à la fin de cette année » a rappelé Michel Castellani. « Il conviendrait donc maintenant, conformément au vœu encore exprimé récemment par l’Assemblée de Corse, que le président de la République, sur proposition du Premier ministre, saisisse le Parlement du projet de révision constitutionnelle sur la base des écritures du 11 mars. En toute hypothèse il est de votre compétence, Madame la ministre, de renouer le dialogue pour porter de réelles solutions à la question corse. »
Catherine Vautrin a rappelé les mots du Premier ministre dans son discours de politique générale, sa « volonté de poursuivre les échanges et de continuer à travailler à la suite des discussions qui ont eu lieu sur ce processus. » Le rapport du Sénat sur les écritures constitutionnelles est attendu « dès la fin de ce mois d’octobre ». Il sera transmis à la commission des lois de l’Assemblée nationale « immédiatement après » et « sur la même base, c’est-à-dire avec les forces politiques, les forces vives de l’île » a dit la ministre qui a réaffirmé « la disponibilité du gouvernement, ma disponibilité ».
Quant au calendrier, « après ce travail », le projet de loi constitutionnelle sera « transmis au Conseil d’État, pour ensuite une discussion devant le Parlement dès l’année 25 et un Congrès avant la fin de l’année 25 » a dit la ministre qui outre le président du Conseil exécutif jeudi, devait recevoir ce mardi les parlementaires corses. Elle se rendra « en Corse avant la fin du mois d’octobre ».
« Je voudrais souligner le fait que la question corse est particulière, et qu’elle est grave, et qu’on ne procèdera pas à l’indispensable assainissement d’une situation qui nous a porté au désastre, à l’acculturation, à la spéculation galopante, aux problèmes sociaux, à la précarité. Nous sommes en train de tout perdre en Corse. Nous perdons notre terre, notre langue, notre âme. La République sortirait grandie si elle prenait enfin en compte la question corse dans sa dimension humaine et dans sa profondeur historique » a encore insisté Michel Castellani.
Nous sommes « conscients bien évidemment de l’importance de la Corse, de l’importance de l’autonomie de la Corse dans la République » a précisé la ministre.
Propos confirmés devant Gilles Simeoni le lendemain auprès duquel elle s’est également engagée sur le dossier de la maîtrise publique des ports et des aéroports par la mise en œuvre du « syndicat mixte ouvert, de la régie ascendante et de la concession pour la CCI avant le 31 décembre 2024 » a dit le président de l’Exécutif.
Sur le dossier de « la réindexation de la dotation de continuité territoriale », « la ministre Vautrin a dit qu’elle avait bien conscience de ces enjeux » a rapporté le président de la CdC. « Nous avons dix jours pour obtenir une réponse favorable du gouvernement. Je vais bien sûr m’y employer avec toute l’énergie nécessaire en appelant également à la mobilisation et à la solidarité de l’ensemble des élus. »
Une négociation capitale pour l’économie de la Corse, avec « en jeu des centaines d’emplois directs dans les compagnies délégataires, des milliers d’emplois indirects ». •