I messaghji d'Edmond Simeoni

Macron

Guère besoin de commentaire à cet article d’Edmond Simeoni, rédigé le 5 avril 2018 sous le titre : « Macron et la Corse : les choses sont enfin claires ! » Aucune évolution près de quatre ans plus tard, malgré trois scrutins supplémentaires (municipales, sénatoriales, territoriales) où la confiance des Corses a été renouvelée avec notamment 68 % de voix nationalistes en mars dernier (58,91 % de participation). S’il était encore parmi nous, le père du nationalisme corse contemporain n’y aurait pas changé une ligne. Extraits.

 

« Depuis son élection à la Présidence de la République, il faudrait beaucoup de mauvaise foi pour démontrer que Monsieur Macron a témoigné de la moindre compréhension de la situation réelle de la Corse et de son peuple : distance, froideur, absence d’empathie. Ou même d’écoute. Il a avancé tout simplement masqué, pour les nécessités de sa stratégie donc de son agenda.

D’aucuns objecteront que lors du discours de Furiani, au mois d’Avril 2017, le propos pouvait avoir, en le sollicitant beaucoup, des connotations girondines !! Il y avait surtout un nationalisme français ferme, conquérant, ambitieux avec la référence obligatoire et gratuite à Pasquale Paoli, le père de la nation corse. Il faut rappeler que nous étions à la veille de l’élection présidentielle Française !!!

D’aucuns, espéraient que la rencontre avec le Président Macron en Corse serait porteuse d’ouverture ; ils disaient que sa venue lors de l’anniversaire de l’assassinat du Préfet Erignac en Février 2018, serait peut-être l’occasion, choisie et voulue, certes pas de l’oubli du drame, mais le début d’une ère nouvelle où l’État et la Corse, conscients des drames qui perturbent la Corse depuis cinquante ans, prendraient le chemin, par le dialogue, de la solution du bénéfice mutuel et du respect des intérêts légitimes des parties, donc de la paix, en prélude à la réconciliation.

« La majorité territoriale était adossée à des victoires électorales, démocratiques et significatives (élections territoriales de 2015 et 2017, élections législatives de 2017) ; elle assurait à travers le président de l’Exécutif, la présidence de la Commission des Iles de la CRPM – gage de crédibilité et de confiance- qui lui ont demandé de convaincre l’UE de la nécessité d’adapter enfin certaines de ses politiques aux différentes spécificités des territoires souffrant de multiples handicaps (montagnes, distance, handicaps…) ».

 

De bonne foi, nos responsables pensaient, que le bon sens prévaudrait. Ce fut la démonstration de la haine, du mépris, de la provocation, alimentés, dans la conception et l’organisation du déplacement, par la garde prétorienne de la Préfectorale, animée par la seule vengeance corporatiste.

Puis, lentement mais sûrement, l’espoir se délitait dans l’île et dans la diaspora à travers des comportements, des propos, des reculs tantôt de « Madame Corse », tantôt du Premier Ministre, alternant le chaud et le froid tandis que le « front du refus » avait choisi ses hérauts : Jean Pierre Chevènement, de triste mémoire et défenseur intransigeant du Préfet incendiaire Bonnet, la palme revenant au Président du Sénat qui incarne à merveille la France du repli, de la naphtaline, des illusions enfuies de grandeur après De Gaulle.

La confiance, ingrédient de base de toute relation humaine constructive, n’a jamais été présente dans les échanges avec l’État. Et l’on s’est acheminé vers la conclusion de la première étape de la négociation avec Paris. Sans illusions.

Le ballet soigneusement orchestré des va et viens ministériels, des réceptions improductives, n’ont pu masquer l’intransigeance totale de Paris. Il n’y a pas de problème politique en Corse et cela a été confirmé dans ses choix par Mr Macron.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une situation nouvelle : Paris refuse de prendre en compte la dimension politique de la « question corse » ; il nous propose une stagnation, mieux une régression avec des propositions inacceptables. Nous savons que le choix du « statu quo », voulu et imposé par Macron, validé par des éléments les plus conservateurs et très minoritaires en Corse, signifie la mort du peuple corse, le refus de sa reconnaissance, de son identité, de sa maitrise sur son territoire et donc à terme programme sa disparition »… •

Suite dans notre prochain numéro.