E riflessioni di Max Simeoni

Un Peuple reconnu et l’autonomie interne, un préalable à tout

par Max Simeoni
Corse-Matin ce dimanche a titré sur toute la Une : « Tourisme, une nouvelle saison vers l’inconnu » et en sous-titre : « Les professionnels corses n’ont ni visibilité ni perspectives ». La part du PIB de notre tourisme est de 30 % et sans doute un peu plus. C’est énorme, et même extravagant si on le compare aux régions les plus touristiques de l’hexagone. Il souligne simplement l’insigne faiblesse des autres activités économiques de la Corse.

 

Et le nouveau virus a déjà, et aura sur cette économie plus de conséquences qu’ailleurs. Il va grossir les 60.000 précaires et nombre de semis-précaires de la population résidant dans l’île, il va augmenter les chômeurs.

Perpective ? Régression assurée, relance pénible et misère consolidée. Le virus nous oblige à repenser une économie moins vulnérable. On voit bien que ce qui devait être « le moteur du développement économique de la Corse » est une illusion dangereuse. L’île ne peut pas fonder ses espoirs dans l’unique « tout tourisme ».

Aux prochaines vacances de Pâques, l’Élysée va réduire : confinements partiels, couvre feux… si ces mesures ont réduit l’épidémie suffisamment, il tentera un peu de relance économique et… touristique. Sinon Pâques franchie, il remettra des freins à la circulation pour protéger la saison touristique de l’été. Il marche un pas en avant et deux pas en arrière tant que le virus circule. Les vaccins n’auront des effets que lorsque la population sera bien vaccinée.

Un traitement efficace est fébrilement recherché par les labos et demandera du temps pour être autorisé à la vente. Le miracle serait que Covid19 tire tout seul sa révérence le plus tôt possible. Mais le gouvernement n’a pas de cartomanciennes compétentes en virologie.

 

Le calendrier électoral est incertain. Si les Territoriales ont lieu en juin, les conditions seront bousculées. Pas de grands meetings, ni de salles à remplir. Les candidats devront faire preuve d’imagination pour dégeler les électeurs potentiels et faire face à des délires de réseaux sociaux.

Le tempo de la campagne électorale va-t-il être orchestré que d’en haut ? Actuellement il se fait à trois, d’un côté Gilles Simeoni, Exécutif CdC, de l’autre Laurent Marcangeli, maire d’Aiacciu, et le Préfet Pascal Lelarge, c’est à dire le représentant de l’Élysée.

Le maire d’Aiacciu et Madame Natali, maire de Borgu, attaquant en justice les compagnies Air Corsica et Air France pour violation du domaine de la vie privée puisqu’il faut présenter désormais une attestation de domiciliation fiscale pour bénéficier du tarif résident. Accusés aussitôt de draguer les électeurs de la diaspora et de rassurer les acteurs du tourisme allergiques à toute entrave à la venue des vacanciers. Le procès d’ici fin mars. Gilles Simeoni propose des mesures en faveur de la diaspora à l’ordre du jour de l’Assemblée de Corse dans les prochains jours. Ces positions dans la période de campagne électorale sont interprétées, volens nolens, comme des manœuvres électoralistes.

 

Aiacciu se prépare à commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon, de bonne ou de mauvaise foi, certains ont protesté contre le culte de l’Empereur vu comme un tyran. Or, il est loué comme un très grand homme dans la plupart des pays. Député européen, j’ai pu visiter et mesurer la gloire dont il jouit. S’Il est bien perçu en Écosse c’est aussi parce qu’il combattait l’Angleterre, de même à Munich il a laissé un bon souvenir puisqu’il a érigé les fondements de la Bavière et permis à Munich d’en être la capitale. Par contre en Espagne il est plutôt honni, sans doute parce que la guerre y a été conduite par ses généraux qui ont eu à faire à une guerre populaire et non à des armées commandées. Les répressions qui ont suivi ont engendré de la haine. Napoléon était trop préoccupé au Nord et à l’Est par l’Angleterre et le Tsar de Russie, il a préféré abandonner la péninsule ibérique, momentanément pensait-il…

Son intelligence et son génie militaire sont incontestables. Une épopée sûrement, même si on a des raisons de ne pas l’aimer. Il s’est trouvé dans le triumvirat du Directoire parce que vainqueur de l’Autriche alors que les combats en Italie étaient une manœuvre de diversion pour que Du Mouriez surprenne Vienne par le Nord. Napoléon, vainqueur rapidement en passant par le col du Grand-Saint-Bernard dans la neige avec armée et canons, contraint Vienne à un traité de paix avantageux, devient Premier Consul et renfloue les caisses vides du Directoire avec ses butins de guerres. Intelligence, audace, non conformisme, organisateur hors-pair, il a en quelques années bouleversé les États à la recherche d’une Europe moderne sous l’égide de la France. Un épisode tragique qu’on ne lui a pas reproché fût, après l’échec du siège de Saint Jean d’Acre soutenue par la marine anglaise, sa retraite dans le désert pour rejoindre Alexandrie où privé de provisions, d’eau, de munitions, et traînant des milliers de prisonniers, il les fait passer au fil des baïonnettes sous roulements des tambours pour étouffer les cris. Logique de guerre, un cas d’école extrême.

 

De tels hommes n’existent que si les circonstances le permettent. Un Directoire impuissant, une guerre, des États d’Europe en conflits d’hégémonie, des royautés héréditaires, les idéaux révolutionnaires de 1789, la France la plus puissante, la plus peuplée rêve de renverser les trônes de l’Ancien régime. Une qualité de Napoléon était qu’il savait juger les individus et choisir les compétents, généraux des armées, juristes des réformes du Code Civil, diplomate comme Talleyrand noble bien perçu par les Cours des royaumes, qui un jour l’a agacé, lequel l’a traité « vous êtes de la merde dans un bas de soie » mais qu’il a gardé parce que compétent et au service de la France. Il a rétabli l’esclavage en Amérique des Caraïbes pour ne pas perdre du terrain économique contre les Anglais. Pas moral, mais encore logique de guerre certes plus discutable.

Je ne suis pas un fan de Napoléon, j’aime Pasquale Paoli.

Que le maire d’Aiacciu fête l’enfant prodigieux du pays ne m’indispose aucunement. On ne peut pas nier sa dimension. Et il est d’importance dans l’attractivité touristique évidemment. L’État français dont il a forgé la gloire et conçu le centralisme jacobin lui doit beaucoup. Il lui doit les Préfets. Si Napoléon nous a infligé un Morand, les républicains de nos jours nous ont envoyé après Erignac une victime, un Bonnet provocateur. De nos jours, c’est Pascal Lelarge, un autre profil mais toujours gardien du temple jacobin.

Le Parti de terrain est vital pour donner une chance de survie au Peuple Corse et pourrait obtenir un prélable à tout : sa reconssaince et l’autonomie à terme. L’enfermement électoraliste est le danger à écarter au plus tôt. Je continuerais à le dire et à suggérer ce qu’il doit être. •