Yannick Jadot était en Corse ce 31 janvier 2022. Un voyage éclair pour délivrer un message très clair : oui à l’autonomie de la Corse « de plein exercice et de plein droit », oui à une fiscalité dynamique pour donner les moyens du développement ou combattre la spéculation, oui à la reconnaissance de la langue corse, notamment à l’enseignement immersif, oui au rapprochement des prisonniers, oui à des relations enfin apaisées avec la Corse pour construire un développement respectueux de l’environnement et faire de notre île une référence au niveau énergétique, pour la lutte contre le réchauffement climatique et pour mettre en place la transition écologique.
Pour qui connait le candidat à l’élection présidentielle, rien d’étonnant. Yannick Jadot est depuis toujours attentif aux aspirations de la Corse et il n’a pas attendu d’être candidat à une élection pour l’exprimer. Il est le premier « présidentiable » à le faire, et de façon aussi forte, crédible et déterminée. Extraits.
La paix. « Je suis venu pour présenter mon projet pour la France et la perspective extraordinaire que nous pouvons avoir de redéfinir les relations entre l’État français et la Corse, pour être dans une relation apaisée, dynamique, qui fait confiance à la Corse et à ses élus. On a un alignement assez exceptionnel de planètes pour les cinq ans qui viennent. Si les françaises et les français nous choisissent pour présider le pays, on aura cinq ans avec une orientation politique très forte, très cohérente, très claire, et pour nous la volonté évidemment de faire en sorte qu’on avance, qu’on sorte de la défiance de l’État français vis-à-vis de la Collectivité, de ses élus, des Corses en général. On est en situation d’ouvrir une nouvelle dynamique avec une grande négociation dès le début du quinquennat pour renforcer les compétences de la Collectivité. »
Le peuple corse. « On a ici incontestablement, par l’histoire, par la culture, par la fierté, un peuple corse qui est attaché à son territoire. Il faut reconnaître la communauté corse comme une communauté forte de sa culture, de sa langue, de son histoire. »
La langue corse. « Les Corses doivent pouvoir vivre magnifiquement leur identité… il faut assumer dans la Constitution l’enseignement immersif du corse. »
L’autonomie. « Nous sommes d’accord sur la perspective d’un statut d’autonomie, de plein droit et de plein exercice. Nous sommes d’accord sur le fait qu’il va falloir discuter sur les nouvelles compétences des régions en général, de la Collectivité de Corse en particulier, il y a un tel retard sur les infrastructures, dans la gestion des déchets, dans la gestion des routes, la nécessité de retrouver un contrôle public y compris de la continuité territoriale sur les transports, qu’il va falloir discuter de ce que sont les compétences de l’Etat, des communes et des compétences qui reviendront à la Collectivité. »
Le rapprochement des prisonniers. « Nous sommes d’accord sur le rapprochement des prisonniers. Il faut que le droit s’applique. »
La spéculation foncière. « Il n’est pas normal qu’il y ait une telle spéculation foncière en Corse qui se fait au détriment des habitantes et des habitants. Que l’on expérimente en Corse par des moyens à trouver le moyen de lutter contre la spéculation foncière pour la continuité territoriale, pour que ça ne soit pas une île de beauté touristique, ça me parait totalement légitime et essentiel. »
La fiscalité. « Malheureusement avec Emmanuel Macron, on a eu un recul, notamment en termes de fiscalité dynamique pour les collectivités, ça ne peut plus durer. Quand on demande autant aux collectivités, quand il est autant essentiel qu’elles soient au cœur des infrastructures, des services publics, de la justice sociale, du développement économique, ça ne peut pas être en sous-dotant financièrement les régions, il faut qu’elles aient leurs ressources propres. »
L’énergie. « Deux régions à forte identité culturelle, linguistique, la Bretagne et la Corse, n’ont pas de centrale nucléaire. Ça dit bien que quand on est attaché à son territoire, généralement, on n’est pas favorable au nucléaire. L’enjeu premier c’est les économies d’énergie. C’est la priorité des priorités, y compris une priorité de pouvoir d’achats. Investir massivement – comme dans notre projet, comme c’est la volonté de la Collectivité de Corse – sur l’isolation des logements, en commençant par les passoires énergétiques là où habitent les familles les plus en difficulté, en prenant en charge à 100 % ces programmes de rénovation, c’est du pouvoir d’achats, de la santé, du confort, et c’est avoir moins froid l’hiver, moins chaud l’été. C’est la base de départ. On mettra deux fois plus de moyens sur l’isolation des logements. Et puis il faut accélérer le déploiement des énergies renouvelables. Je soutiens le projet d’autonomie énergétique qui est un enjeu environnemental absolument essentiel pour la Corse. Il faut fermer la centrale d’Aiacciu, elle est très polluante, et il faudra pendant toute cette transition, avoir une centrale au gaz en espérant y compris rapidement qu’on ait le système le moins polluant, mais il faut une centrale d’appoint. »
Les déchets. « Il y a une évidence : il n’y a pas de solution si on ne s’attaque pas à la source. Et pardonnez-moi, la Corse est en retard sur ses obligations ! Donc toutes les politiques qui se mettent en place pour rattraper le retard de la Corse en matière de tri et de réduction à la source, c’est essentiel. Dans mon projet, on a un énorme investissement sur les emballages, les consignes de verre, la suppression du plastique – la France produit 1M de tonnes de plastique par an ! – il faut réduire massivement, c’est un grand projet de réduction à la source. Et puis, c’est trouver les dispositifs de gestion en aval des déchets qui restent, mais – et ça a toujours été l’approche des écologistes – il ne s’agit pas, quand on est une collectivité, que ce soit une interco, une agglo, ou une collectivité régionale, de donner tout pouvoir de traitement des déchets à des entreprises qui se placent en situation de monopole. Il faut que la puissance publique reprenne la main et qu’on n’aille pas vers des entreprises qui de fait ont toujours intérêt à ce qu’il y ait plus de déchets, c’est totalement incompatible avec l’objectif premier de réduction à la source. »
La chasse. « Les objectifs auxquels nous devons répondre sont tellement importants ! Ils concernent tout le monde. On ne luttera pas contre les pesticides si on n’a pas les agriculteurs avec nous. On ne luttera pas contre la surpêche si on n’a pas les pêcheurs avec nous. On ne luttera pas contre le dérèglement climatique si les entreprises ne font pas leur part. Et on peut multiplier les exemples à l’infini. Donc il y a des pratiques de chasse qui rentrent [en considération]. Et je n’ai pas parlé d’interdire la chasse de manière définitive, générale, totale ! Je dis simplement que chacune et chacun puisse accéder à la nature et que l’on puisse vivre la nature collectivement. »
Les enjeux 2022. « Il y a des convergences sur l’importance des enjeux écologiques, le climat, la biodiversité, sur cette île vous avez la chance d’avoir un écosystème absolument extraordinaire mais fragile, vulnérable, et donc il faut le préserver. Des enjeux qui sont totalement intégrés dans notre projet présidentiel qui relève de l’articulation entre l’écologie et la justice sociale qui est un sujet éminemment important en Corse. 2022 c’est un rendez-vous absolument dramatique au regard du climat. Si la France n’agit pas maintenant, elle fera une faute politique et morale majeure au regard du dérèglement climatique. Et lutter contre le dérèglement climatique c’est un fantastique projet de mobilisation, d’enthousiasme, d’innovation, de réconciliation entre nous autour d’un grand défi pour nous et notre jeunesse. » •
Dans la soirée, en présence du directeur de campagne l’eurodéputé Mounir Satouri, un comité de soutien corse a été mis en place. Rejoignez-le !
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