Quels rapports transfrontaliers dans une Corse autonome ? C’était le thème de la réunion organisée par Femu a Corsica, ce samedi 9 mars à Bunifaziu. La salle de l’espace Saint Jacques était comble pour l’occasion, permettant à plus d’une centaine de personnes d’assister à ce débat public capital pour l’avenir du transport en Corse, et du lien entre ces deux Isule Surelle.
La complémentarité des interventions de Flora Mattei, présidente de l’Office des Transports de la Corse, et d’Antonio Moro, Assessore à i trasporti di a Regione Autonoma di Sardegna, a mis en lumière les défis et aspirations communs aux deux îles. C’est une volonté commune d’avancer ensemble pour rapprocher ces deux territoires, séparés par seulement 12 km, souffrants de carences sur les lignes aériennes et maritimes, avec des bateaux « totalement obsolètes » commente Jean-Charles Orsucci, le maire de Bunifaziu. François Alfonsi, député européen, va plus loin en déclarant que « cette zone transfrontalière n’a pas évoluée depuis 50 ans. »
Les discussions ont également porté sur le traité du Quirinal et notamment de son article 10, qui offre un cadre pour la coopération renforcée entre la Corse et l’Italie, en intégrant spécifiquement la relation Corso-sarde, qui permettra à l’avenir de se doter de compétences et de moyens spécifiques. Cette nouvelle dynamique pourrait bénéficier de l’autonomie fiscale, un avantage mis en avant par Jean-Félix Acquaviva, soulignant l’importance d’une autonomie renforcée pour la Corse.
Tisser des liens plus forts entre la Corse et la Sardaigne
La rencontre à Bunifaziu a donc ouvert des perspectives, envisageant une Corse plus autonome, capable de tisser des liens plus forts avec la Sardaigne. Cette vision partagée appelle à des actions concrètes pour moderniser les infrastructures de transport et développer des politiques communes dans divers domaines, tels que l’économie, l’environnement et le tourisme.
Ce débat a marqué un pas important vers la concrétisation d’une autonomie accrue pour la Corse, en soulignant l’importance de la coopération transfrontalière. L’engagement des participants à ce débat reflète une volonté collective de surmonter les défis historiques, pour avancer vers un avenir où la Corse et la Sardaigne pourront prospérer ensemble, grâce à une collaboration renforcée. •
François Joseph Negroni.