Contre vents et marées, le gouvernement avance son projet de réforme à toutes forces… La droite sénatoriale ayant basculé en faveur, reste l’examen en seconde lecture où le combat sera plus rude pour le gouvernement… Les manifestations et actions ne faiblissent pas dans la rue. L’opposition à ce texte est toujours aussi forte. Le gouvernement a promis de ne pas avoir recours au 49.3… reste à voir si les députés tiendront leurs promesses par rapport à leurs engagements devant leurs électeurs… Rappel ci-dessous de la position de la Fédération R&PS. Ainsi que le communiqué de Eculugìa Sulidaria qui nous parvient.
Non à la réforme !
« Régions et Peuples Solidaires dit son opposition au projet de fixer à 64 ans, et à fortiori à 65 ans, l’âge légal de la retraite. Le projet que porte le gouvernement est injuste.
Sur un tel sujet, la prise en compte des propositions émanant des organisations syndicales et de l’ensemble des organisations politiques est une nécessité absolue, sur le plan démocratique et social.
La totalité des organisations syndicales est opposée à ce projet. On ne peut pas mettre en place une telle réforme si les organisations représentatives des salariés du public et du privé désapprouvent le projet ainsi que la méthode employée.
Tenter de passer en force sur un tel sujet est une erreur politique et relève même de la provocation. Le gouvernement doit trouver la voie du consensus.
Passer à 43 années de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein est un choix qui pénalisera les plus précaires.
L’équité et la justice doivent prévaloir sur la vision comptable qui a présidé à la rédaction de ce projet de réforme.
C’est particulièrement vrai pour ceux qui ont connu des périodes de chômage (carrières hachées) et qui toucheront des pensions très modestes. Les aménagements prévus concernant la prise en compte des métiers pénibles doivent être clarifiés.
La question de l’emploi des séniors est aussi à mieux prendre en compte. Ils sont trop nombreux encore à arriver à l’âge de la retraite en situation de demandeurs d’emploi.
Pour toutes ces raisons R&PS soutient les mobilisations. » •
David Grosclaude, Co-porte-parole de R&PS
La grande mystification
« Depuis des mois, le gouvernement aligne les contre-vérités sur l’urgence d’une réforme, sur les « avantages » prévisibles pour toutes les catégories de travailleurs : en vain, les masques sont vite tombés.
Malgré des mobilisations remarquables, malgré la colère qui s’exprime, l’État reste sourd. Poursuivant ainsi le « coup d’état permanent » de sa politique, qui consiste à satisfaire les marchés, les grandes entreprises, à nier la crise climatique, à tenter d’étouffer la démocratie. Sur une île où la situation de précarité touche plus de 20 % de la population, la réforme prévue va encore aggraver la situation. Faute de moyens de garde, combien de femmes sont obligées de cesser le travail quand elles ont des enfants, ce qui se répercute encore et toujours sur les annuités cotisées et le montant de leur retraite ? Avec un taux d’activité très faible pendant les années précédant la retraite, de quoi vivront les salariés sortis du monde du travail avant l’âge de 64 ans ? Les « gains » pour les caisses de retraites seront (mal) compensés par les indemnités chômage, l’assurance maladie ou le RSA, déplaçant ainsi la charge, en pénalisant les plus fragiles – qui sont le plus souvent ceux qui exercent les métiers les plus pénibles.
Les pensions de retraite en Corse sont parmi les plus faibles, la part des plus de 65 ans parmi les plus élevées, l’allongement de la durée de cotisation, c’est ici, encore plus qu’ailleurs, la poursuite à court et long terme du déclassement de nombre de personnes âgées. Comment pourrons-nous assumer cette ligne de fracture, avec quels moyens pour assurer la solidarité entre les générations ?
Ecologìa Sulidaria dénonce le déni de démocratie d’un gouvernement dont la ligne de mire est au final de passer du régime de retraite par répartition à la capitalisation. Nous attendons de tous nos élus qu’ils fassent fermement pression sur le gouvernement pour l’abandon de cette réforme. Ecologìa Sulidaria s’associe bien évidemment à toutes les mobilisations, contre une réforme insupportable et inacceptable, où tous seront pénalisés, et les Corses encore plus. » •