par François Joseph Negroni
La récente crise agricole a redonné un élan de pragmatisme à quelques-uns. Il n’est pas possible de sauver la planète en tuant notre agriculture. Il n’est pas possible de surcharger de normes un agriculteur à deux pas d’ici, et de permettre dans le même temps l’achat d’un produit provenant d’autres continents, dont l’impact carbone explose tous les records. Enfin de la logique. L’Europe doit enfin savoir faire preuve de synergie entre les différents secteurs, et la Corse doit en faire tout autant. Synergie entre le monde agricole et le monde des énergies renouvelables. Synergie entre autonomie énergétique et autonomie alimentaire. L’un avec l’autre, et non pas l’un au détriment de l’autre. Le développement du photovoltaïque au service d’une agriculture durable, et non pas au service d’une spéculation foncière. La Corse possède un potentiel en énergies renouvelables supérieur à la moyenne (le potentiel solaire en Corse est supérieur de 1,5 par rapport à la moyenne française). À partir de ce constat, et suivant les objectifs d’autonomie alimentaire et d’autonomie énergétique, nous devons mettre en place des solutions de synergie. L’agrivoltaïsme par exemple, qui permet d’optimiser le foncier, à la fois pour une exploitation agricole et pour une production d’énergie renouvelable. La production d’hydrogène vert ensuite, à partir d’électricité verte, et qui permettra à terme d’être, non seulement un vecteur énergétique alimentant les transports, mais également une source de stockage d’électricité. L’utilisation de barrages STEP (Station de transfert d’énergie par pompage) enfin, qui peuvent intégrer désormais des panneaux solaires flottants pour une double révolution verte. Ces installations utilisent l’énergie solaire captée par les panneaux pour remonter l’eau depuis le bassin inférieur vers le bassin supérieur pendant les périodes de faible demande énergétique, permettant ainsi une production d’électricité sur demande lors des pics de consommation, optimisant l’efficacité et réduisant l’empreinte carbone du secteur énergétique. Ces solutions sont des exemples mais fixent un cap, la transition est possible si elle est pensée comme un potentiel et non comme une contrainte. Un potentiel social, économique et écologique, permettant la création d’entreprises et donc d’emplois et de richesses et permettant une meilleure cohésion sociale en favorisant les circuits courts. La Corse doit accompagner les jeunes entrepreneurs à innover dans ces secteurs et doit continuer à développer son savoir grâce notamment aux travaux de recherche menés par l’Università di Corsica, qui n’envie aucune université dans ces secteurs. Enfin, et surtout, les Corses doivent se faire confiance. •