Bart de Wever est le nouveau Premier ministre de la Belgique, à la tête du gouvernement fédéral qui dirige un des vingt-sept États de l’Union européenne. Depuis 2010, il est le principal dirigeant de ce parti qui depuis 2014 dirige la région de la Flandre, lui-même étant le maire de la plus grande ville de ce territoire de presque sept millions d’habitants, Antwerpen (Anvers).
N-VA est un parti qui est issu du mouvement fondateur de l’ALE dans les années 80, la Volksunie. Il a été créé en 2000 par scission de la formation unique historique en deux mouvements distincts, l’aile gauche créant Spirit mené par Geert Lambert qui était à l’époque le dirigeant le plus en vue de la Volksunie en coalition gouvernementale avec le PS flamand, et l’aile conservatrice, attachée aux fondements du combat indépendantiste flamand, qui crée N-VA au tournant de l’an 2000.
Dans un premier temps c’est Spirit qui a occupé le siège de la Volksunie au sein de l’ALE, avec pour députée européenne Nelly Maes vice-présidente du groupe Verts-ALE.
Une décennie plus tard, les équilibres électoraux se sont renversés, et N-VA a fait son entrée au Parlement européen avec 10 % des voix en Flandre, tandis que Spirit s’est effondré en dessous de 1 % et a disparu de la scène politique.
L’élue N-VA Frieda Brepoels accomplira son mandat de 2009 à 2014 au sein du groupe Verts-ALE malgré les tensions croissantes avec les écologistes belges, particulièrement ceux d’Ecolo, la formation écologiste en Wallonie.
Si bien qu’en 2014, en pleine progression, N-VA est revenu au Parlement européen avec 3 députés mais ils ne pouvaient plus siéger avec le reste des députés ALE au sein du groupe Verts ALE en raison du véto des francophones. C’est d’ailleurs la gauche francophone, très hostile au mouvement flamand dont la nature même est de combattre la francophonie qui depuis Bruxelles colonisait la Flandre, qui a voulu diaboliser ce mouvement en le plaçant à l’extrême-droite. De par son histoire N-VA est plutôt à droite, mais il a toujours combattu les alliés flamands de Marine Le Pen, le Vlaams Belang, ouvertement racistes et xénophobes. Et aux dernières élections générales en Belgique (juin 2024), il les a sévèrement battus en demeurant la première force politique flamande, ce qui a ouvert à Bart de Wever le poste de Premier ministre du gouvernement belge.
Ajoutons que pour ce qui est de la question linguistique et de la préservation de l’identité culturelle flamande, le succès est total de la politique menée par la région flamande dirigée depuis quinze ans par N-VA. Cela déplait énormément à la presse française, mais, même dans les territoires limitrophes de Bruxelles et de Lille, le flamand s’est imposé comme langue d’usage en résistant victorieusement à l’influence du français.
Au sein du Parlement européen, leurs élus N-VA ont choisi en 2014 de s’inscrire au groupe des Conservateurs et Réformistes Européens mis en place par les Conservateurs britanniques. Depuis, le Brexit est intervenu, et ECR a changé de physionomie, les britanniques qui le dominaient à l’origine étant remplacés désormais par les italiens de Forza Italia, le parti de Giorgia Meloni.
Cependant, N-VA n’a jamais tourné le dos à l’ALE. Alors membre du gouvernement de coalition belge, Jan Jambon étant ministre de l’Intérieur, on leur doit le statut de réfugié dont Carlos Puigdemont a bénéficié en Belgique, malgré les pressions diplomatiques de l’Espagne. Plus discrètement, mais très efficacement, ils ont mis un veto belge à l’imposition de seuils électoraux obligatoires aux élections européennes voulue en sous-main par l’Allemagne et qui auraient pu faire perdre des sièges ALE en Espagne.
Même séparés dans des groupes différents au Parlement européens, députés ALE catalan et valencien et députés flamands N-VA sont affiliés au parti politique EFA/ALE et ils contribuent ensemble à son financement.
Enfin, ils sont présents au Comité des Régions au sein du groupe Alliance Européenne qui est présidé désormais par Marie Antoinette Maupertuis.
Leur nouvelle progression politique, qui les mène à la tête de l’État belge, est donc un renforcement notable pour l’Alliance Libre Européenne. •