Incarcéré à Fresnes de manière préventive dans le cadre d’une conférence de presse clandestine donnée le 27 septembre 2019 et de la revendication le 14 juillet 2020 d’un tir perpétré contre la gendarmerie de Montesoru à Bastia (l’impact de balle sera découvert après la revendication), l’écrivain et militant indépendantiste Jean-Pierre Santini, 76 ans, qui affirme son innocence, a entamé une grève de la faim. Sa situation pose une fois de plus la pratique systématique de la détention préventive, sans considération d’une possible dangerosité ou non des prévenus concernés. Les présidents de l’Exécutif, Gilles Simeoni, et de l’Assemblée de Corse, Jean Guy Talamoni, ont interpellé par courrier le Garde des Sceaux pour protester contre cette détention et plaider sa remise en liberté dans l’attente de son jugement. Voici les notes à la presse de chacun des deux présidents.
Gilles Simeoni.
« Jean Pierre Santini, écrivain et éditeur, âgé de 76 ans, et d’une santé fragile, a été mis en examen et placé en détention provisoire à Paris par un magistrat anti-terroriste. S’affirmant innocent des faits qui lui sont reprochés et s’estimant l’objet d’un traitement « injuste et absurde », il observe une grève de la faim depuis maintenant 12 jours. La situation actuelle met en danger sa santé et sa vie. J’ai été saisi par sa famille, qui a initié la même démarche auprès du Président de l’Assemblée de Corse. Après échanges avec elle et celui-ci, j’ai adressé une lettre au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, aux fins qu’à travers lui le Gouvernement soit parfaitement informé de ce qui est en train de se passer, et que puisse être trouvée sans délai, dans le respect du principe de séparation des pouvoirs et d’indépendance de la justice, une solution de nature à éviter toute issue dramatique. »
Jean Guy Talamoni.
« Après échange avec la famille de Jean-Pierre Santini et le Président du Conseil Exécutif, nous sommes convenus d’intervenir auprès du ministre de la justice, afin de l’alerter sur cette situation très inquiétante. Jean-Pierre Santini, âgé de 76 ans et présentant plusieurs pathologies, observe une grève de la faim depuis le début de sa détention il y a 11 jours. Compte tenu des conséquences dramatiques que cette situation pourrait entraîner, il paraît indispensable de mettre un terme à une détention à la fois inutile, injuste et éminemment dangereuse. J’ai écrit en ce sens au Garde des Sceaux. »
Le poète Norbert Paganelli a adressé de son côté un courrier au Président de la République, Emmanuel Macron, faisant état de sa « vive émotion ». La professeure Anna Maria Caroline Celli, a lancé une pétition en ligne qui a déjà recueilli à ce jour plus de 800 signatures. L’Associu Sulidarità alarme sur « l’urgence sanitaire » de la situation et en appelle à la « libération immédiate de Jean Pierre Santini afin d’éviter un drame ». La romancière Eliane Aubert-Colombani a adressé également un courrier au Garde des Sceaux. La romancière Marie-Paule Dolovici a créé une page Facebook « Soutien à Jean Pierre Santini » regroupant de très nombreux écrivains et femmes ou hommes de lettres à travers un collectif nommé « Operata pè Santini » pour appeler à sa libération. A Ghjuventù Cumunista de Haute-Corse s’est également émue du sort qui lui est réservé dans un communiqué à la presse… De très nombreux messages sont relayés sur les réseaux sociaux par des élus de tous bords, des artistes, des écrivains ou de simples citoyens. •
Voi dinù, ziffrate a petizione pè a liberazione di Jean Pierre Santini. Signez la pétition pour sa libération : https://bit.ly/3kgnSgS