Les petits privilèges de la République française… et la Corse vertueuse

Les candidats à la primaire de la droite et du centre en France se sont livrés à une bataille sur le nombre de fonctionnaires à supprimer:

  • «250000» dit Juppé
  •  « non, moi j’en supprimerai 500 000 » dit Fillon…

Sans démagogie ni populisme, et dans la mesure où il faut être pour une rationalisation et efficacité de la gestion de l’argent public, n’aurait-il pas été plus courageux et honnête de leur part de proposer les mêmes efforts pour la classe politique française dont ils sont pourtant les représentants ?

Par exemple:
 Pourquoi maintenir le Sénat dans le contexte économique actuel ? Véritable institution désuète, gouffre financier de plusieurs centaines de millions d’euros annuels ne servant les intérêts que de quelques-uns mais certainement pas du contribuable !

Pourquoi maintenir deux entités administratives comme les Départements et les Régions lorsque, à bien des égards, une seule suffit ? Ce qui se fera en Corse ne peut-il s’appliquer ailleurs?! Pourquoi maintenir les réserves parlementaires de chaque député qu’ils attribuent ensuite dans un flou clientéliste sans nom? Environ 150 millions d’euros (90 millions pour les députés et 60 millions pour les sénateurs)

Pourquoi l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) que touchent les députés en plus de leur salaire et en plus de la réserve parlementaire n’est-elle pas imposable ? Les fonctionnaires perçoivent-ils de l’argent non imposable ? ! Et une bonne partie de l’IRFM est utilisée en plus à des fins privées.

Pourquoi un député ne doit-il cotiser que 30 ans pour une retraite à taux plein tandis qu’un fonctionnaire doit le faire plus de 40 ans? Le travail d’un député est-il plus harassant ? ! Pourquoi ne pas sanctionner les parlementaires absents alors que beaucoup de lois françaises sont votées dans un hémicycle vide ou presque ? Pourquoi le ministère de l’Intérieur paye par exemple les frais d’avocat de criminels comme le Préfet Bonnet (plusieurs centaines de milliers d’euros) pour ne retenir que ce fait-là ?

Pourquoi maintenir les grands avantages des anciens présidents de la République ? N’ont-ils pas demandé à être élus par le peuple, pour servir le peuple et au nom du peuple ? La prise en charge des anciens chefs de l’État coûte chaque année plus de 10 millions d’euros aux contribuables français. … Nous pourrions multiplier à l’envie les exemples !

Mais quel est donc ce droit divin, pardon républicain, qui autorise de tels abus et qui autorise les premiers bénéficiaires de ces abus d’exiger des autres de se serrer la ceinture sans qu’eux-mêmes ne fassent le moindre effort ?

Pendant ce temps-là, la petite République de Corse, dirigée depuis un an par le courant nationaliste à dominante culturelle et humaniste, a considérablement diminué ses propres dépenses de fonctionnement et ce dans une totale transparence (avec chiffres à l’appui) sans qu’aucun parti républicain français ne l’ait fait auparavant. De plus, elle s’achemine vers la suppression des Départements pour une plus grande efficacité des politiques publiques. Peut- être que MM. Juppé, Fillon, Hollande, Valls, Mélenchon, Le Pen et les autres devraient s’en inspirer !

Romain Colonna