«La résolution d’urgence sur la situation en Turquie dont nous débattons est motivée par les nouvelles et graves atteintes à la démocratie commises par le régime au pouvoir de M. Erdogan. La suspension arbitraire des autorités municipales de trois grandes villes du Kurdistan, pour la seule raison de l’orientation politique de ceux qui ont été choisis par les électeurs, est profondément choquante. Il faut bien sûr réagir avec force. Notre résolution confortera l’espoir de ceux qui en Turquie luttent pour la démocratie.
Mais notre Parlement doit aussi prendre conscience que ces faits ont un cadre politique bien défini, celui de la lutte du peuple kurde pour la reconnaissance de ses droits historiques.
Le basculement de la Turquie vers des dérives anti-démocratiques toujours plus inquiétantes est lié au refus de dialogue au sein de l’État turc sur l’avenir institutionnel du Kurdistan qui aspire à une véritable autonomie politique.
Ce dialogue est indispensable si on veut construire demain une démocratie durable en Turquie. L’Europe peut, et doit, contribuer à ce qu’il puisse être établi. »
François Alfonsi.