Lezzioni di a storia, Max Simeoni

Autunumia, 1991 – 4e partie

Max Simeoni
Voici la quatrième partie de notre résumé des grandes lignes de Autunumìa publié par l’UPC en juin 1991, à la suite de la première édition parue en 1974 sous l’égide de l’ARC. Cette quatrième partie met l’accent sur les deux moyens d’une Corse autonome. Premier outil, la Banque de développement qui aura toutes les compétences pour assumer en tant que moyen financier le développement de l’économie de l’île. Cette banque conçue comme un outil financier pour ce projet historique. Elle disposera aussi de tous les crédits que les Institutions politiques, Parlements européen et français, qui y sont ou seront consacrés. Elle gérera tous les financements, y compris ceux qui seront demandés à tout organisme financier présent sur son territoire, qu’il soit privé ou institutionnel. Le Schéma d’aménagement, deuxième outil contraignant, devra s’occuper de tous les projets pour « aménager » l’île et établir leurs priorités.

 

 

Banque de développement et Schéma d’aménagement de la Corse autonome

 

Les technologies nouvelles.

Hors administration et commerce, procurent le plus de richesses et emplois (logiciels, audiovisuel, ingénierie, maintenance, communication) matière grise première des centaines en Europe ! (climat, culture, loisirs, etc.) EOS de la CEE. Logique du chapitre Énergie. La Corse en tant qu’île des énergies nouvelles est un projet réaliste avec la volonté politique.

Le commerce dépend des autres secteurs. Il est en bout de chaîne, qui voit les effets négatifs accumulés. Saison touristique trop courte, un commerce en crise. Même résultat, en l’absence de production locale, désertifie, génère un niveau de vie bas, surinvestissement dans Commerce, coût de la vie augmente (mouvements sociaux de 1989. Vente par correspondance, grandes surfaces).

La crise du commerce accélère la crise de société, y parer est du ressort politique. Les centres des villes et les quartiers périclitent. D’où le besoin de les désenclaver en rendant leur accès plus facile (circulation, stationnement, transports en commun), stimuler les chambres de commerce, équilibre à trouver entre les diverses formes de commerce, plafonner la surface autorisée des grandes surfaces.

Les moyens, l’Agence de développement et la Banque de développement qui peut déléguer, Office du développement agricole et rural, Parc régional pour l’intérieur, CRITT pour l’industrie.

Autre mission de l’Agence de développement, les SEM. Intervenue utilement pour la compagnie régionale d’aviation. Économie libérale contre collectiviste ? Non ! France Arianespace, Télécom, EDF, CEA, TGV, Airbus… plus l’armement. De partout, exploitation aux USA… la Nasa ! Donc consolider la CCM et la SNCM, devenir un service public Corse. La SEM Corse Bois Énergie a donné un débouché aux sous-produits de la filière Bois et va dans le sens de l’économie de pétrole. En faire aussi pour pêche, aquaculture, transfert de technologie, les ressources naturelles…

Les moyens techniques au service de politique économique régionale. IRCIG, services de l’État dépendront de l’Assemblée de Corse car aura l’exclusivité du développement économique.

 

La Banque de développement.

Aucune politique de développement sans un outil financier performant. Partenariat avec la BEI. Origine des fonds, elle se substitue à tous les organismes de crédit (caisse de dépôts et consignations, caisse de Développement économique, crédit d’équipement des PME, etc.), épargne locale et diaspora : agence des Corses de l’extérieur et du retour. Cette épargne-développement pour remplacer les Sicav et les Codevi. Pression sur le système bancaire, pour qu’il réinjecte les dépôts collectés : évasion fiscale considérable mais si besoin, compagnies d’assurances, mutuelles et autres outils institutionnels peuvent être mis à contribution. Préservation du patrimoine foncier en liaison avec l’Agence foncière.

Banque de développement : prêts et prises de participation. Prêts plus ou moins bonifiés grâce à l’Octoi de mer.

La gestion. Deux critères : dynamisme de l’Agence de développement et rigueur de gestion. Le président-directeur élu parmi les financiers, indépendant du pouvoir Exécutif. La représentation de l’Assemblée de Corse sera minoritaire. Si conflit entre Banque de développement et Exécutif : doit être l’exception, transparence souhaitable. L’avenir de la Corse autonome, maîtriser son destin selon la confiance du peuple envers ses institutions financières.

 

Le Schéma d’aménagement.

Infrastructures principales : le Schéma d’aménagement prévu par le statut spécial est un fiasco (clientélisme, sans perpectives globales). L’UPC pour l’économie du peuple corse affiche ses priorités : l’environnement, plan de développement, équilibre des activités, littoral Intérieur, micro-régions… Pour cela, il faut un schéma d’aménagement qui sera contraignant et qui s’impose.

Problèmes importants : ouvrages pour la maîtrise de l’eau. La Corse bien pourvue mais déficitaire en moyens de gestion. Deux ouvrages anciens, Tolla en région ajaccienne et Calacuccia pour la plaine orientale. Récemment des réserves locales à Alisgiani, à Codole en Balagne, dans l’extrême-Sud. Ne produisent pas d’électricité, reviennent cher. Donc priorité aux ouvrages mixtes, plus économiques, irrigation et électricité.

Ces investissements, économie d’énergie et périmètres d’irrigation multipliés, plaine et coteaux Casinca, Cinarca. Recul de la vigne et nouvelles cultures. Le Schéma d’aménagement est une priorité pour une possible réduction de la dépendance alimentaire. •

À suivre…