Un artìculu scrittu in u 1989, ma ch’ùn hà micca invechjatu. L’UPC ùn esiste più (muvimentu autunumista stòricu dopu à l’ARC), i passi è veni di i Cumitati trasministeriali di l’èpica pàrenu belli alluntanati, u cuntestu hè cambiatu, ma i principii laudati quì fèrmanu una lezziò chì deve parlà ancu oghje à e nostre arechje. E virtù di u diàlogu anu sempre fattu prò à quellu chì ci accunsente. L’avvanzate è i prugressi si fàcenu sempre in giru à un tavulinu. « Ùn ci hè micca alternativa, ci tocca à cunvince » dicìa Massimu Simeoni. Eccu una lezziò pulìtica chì ci ghjove sempre oghje.
Le dialogue
par Max Simeoni
« Le dialogue comme stratégie » titrait Corse-Matin après la conférence de presse de l’UPC de jeudi dernier, qui faisait le point après « le Comité interministériel » du 24 octobre. Ce juste titre mettait en relief un des principes fondamentaux de l’UPC plus que jamais nécessaire.
Le dialogue n’est jamais pour l’UPC la compromission sur l’essentiel, le dialogue s’impose d’autant plus qu’on est en désaccord. Ainsi compris, il est l’essentiel même de la démocratie et la seule forme fondamentale possible entre Corses, le suffrage universel étant dans l’île disqualifié par les pratiques clanistes.
L’UPC dans sa recherche obstinée de dialogue n’est pas frappée d’angélisme. Elle pense bien au contraire se fonder sur un réalisme des plus irréfutables.
L’UPC est convaincue qu’il est illusoire de penser qu’on puisse imposer aux Corses par la force politique les vues nationalistes ou même de simples progrès aussi justes puissent-ils être.
Il n’y a pas d’autre alternative : il faut convaincre ! Convaincre assez de Corses, peut-être qu’une majorité, mais assez de Corses !
Il faudra continuer tout autant de dénoncer, de lutter, de défendre pas à pas, sans être toujours bien compris, et parfois aussi injustement désavoué. C’est inévitable ! La sortie du colonialisme, de l’auto-colonialisme et du clanisme s’apparente à un accouchement laborieux, douloureux et incertain jusqu’à la naissance.
Raison de plus pour instituer le meilleur dialogue possible pour en minimiser avant les aléas, ou les dissiper dans la suite.
Comment peut, un jour, se retrouver le Peuple Corse, malgré les contradictions, les oppositions d’intérêts, voire de « classes » comme certains disent ? Comment ses différentes composantes peuvent-elles avoir un consensus minimum de défense des intérêts collectifs, de la terre, de l’identité en péril ? D’où peut émerger assez de force pour faire face à son avenir incertain et à son existence elle-même menacée ? D’où peut sortir la conscience et le désir d’avoir un projet en commun, ou tout au moins un projet majoritaire.
Pour l’UPC, le dialogue n’est pas une simple propension d’hommes de bonne volonté ; il apparaît comme une nécessité absolue afin de poser le problème corse dans le Peuple Corse.
Dialogue ne peut pas présupposer que toute contradiction soit d’abord surmontée. Dialogue veut dire volonté politique de dégager une procédure en commun afin d’aboutir à une meilleure position pour l’avenir du Peuple Corse sur sa terre. Tant qu’il n’aura pas atteint un seuil critique, la situation restera bloquée. Il ne suffira pas à chacune des composantes du Peuple Corse d’interpeller et même toutes dans le même sens, le pouvoir. Ce dernier restera en dessous du seuil où peut intervenir un déblocage. L’exemple du vote de l’Assemblée de Corse sur la notion de Peuple Corse et sur la langue est éclatant. Il n’a même pas répondu malgré que la loi lui en fait obligation.
Si assez de « composantes » s’associent à minima, tout peut basculer, devenir dynamique et se mettre en mouvement.
C’est la raison pour laquelle l’UPC dans son communiqué du jeudi 2 novembre, a fait savoir qu’elle était prête à discuter des institutions avec tous ceux qui ont abordé le sujet. La politique « d’Unione » est un dialogue qui a débuté avec les nationalistes et qui doit se poursuivre, mais qui devra s’étendre certainement et différemment avec d’autres Corses. Le plus tôt serait le mieux. •