par Max Simeoni
Voici un très court résumé de l’essentiel dans le bric et broc des propositions pour la Corse, qu’elles soient sincères ou masquées…
Nous sommes pris au piège de deux priorités différentes :
– la situation socio-économique due à des causes anciennes qui se perpétuent automatiquement, s’aggravent ou en causent de nouvelles. Elles accaparent tous les discours électoraux.
– les moyens de l’autonomie pour pouvoir mettre en pool des éléments porteur d’une nouvelle économie débarrassée autant que possible de ses racines anciennes putrides.
Ces deux visions, après s’être combattues, ont dû afficher une entente conduite par Gilles Simeoni pour être reçues Place Beauvau.
La première est que la Corse a été un réservoir d’hommes pour l’Empire colonial aux quatre coins du globe. L’île vue comme un rocher stérile par les Corses eux-mêmes, pour les familles alors « nombreuses », l’exil était un moyen pour les aînés de revenir après une courte carrière, d’entretenir la maison des anciens et d’y recevoir frères et cousins exilés comme eux.
Le plus grand nombre de successions étaient suspendues par les arrêtés Miot.
l’Île acquise par la France par les armes à Ponte Novu a eu de fait un traitement de colonie. 95 années de loi douanière (1818-1913), non développée, toujours plus pauvre, les autochtones étaient persuadés, que leur exil au service de « la plus grande France » était un bienfait de la République. Ils étaient fiers de la servir. Autocolonisés, Ils devenaient d’excellents colonisateurs.
La demande d’autonomie institutionnelle pour l’île devant passer par une réforme de la Constitution longue à mettre en œuvre et, incertaine. Sans elle on restera piégés. Or il s’agit de créer une économie adaptative qui joue ses cartes, ses ressources au profit des autochtones, du moins de ceux pouvant se considérer comme tels ! Ceux encore vecteurs de la langue et d’une culture.
La France sans Empire colonial est dans une autre perpective, celle de participer à la construction européenne qui s’impose, qui demandera du temps puisque ses promoteurs ont décidé de débuter par l’économie (charbon/acier puis énergie). Ses adeptes insulaires à terme imaginent ne plus subir et construire une Corse ouverte mais maîtresse de son destin Comme peuple historique sur son territoire insulaire ! Ils pourront résoudre avec temps et labeur les problèmes immédiats d’emplois, de salaires, du chômage, etc.
En réalité, la Corse autonome pourrait s’attaquer aux deux priorités pour au mieux, quoique limités, user des moyens disponibles. Mais le combat de l’Autonomie interne vise à s’imposer au pouvoir central parisien !
Les deux priorités ne peuvent qu’en faire une, sur des tempos différents peut-être mais pas l’une sans l’autre, si on veut sauver ce qu’il est possible d’un peuple historique sur sa terre, en déclin.
Ce combat est idéologique : reconnaissance d’un peuple « petit » sur sa terre insulaire. •