2016 a été, en Europe, une année extrêmement difficile, que ce soit par la succession d’attentats terroristes, par la montée du populisme ou par l’échec cuisant des partis traditionnels à répondre aux attentes des peuples. Sans plus tarder, tournons la page de 2016 et faisons de 2017 l’an I de l’Europe des peuples !
Des quatre coins de l’Europe et avec l’autodétermination en ligne de mire, les nations sans États d’Europe peuvent, dès cette année, reprendre leur destin en mains.
D’ici 12 mois, il y aura bien-sûr les élections nationales corses, fondamentales pour les nationalistes corses. Après seulement 2 ans aux responsabilités et un bilan exceptionnellement positif (non, l’expression n’est pas galvaudée !) et la possibilité de gagner trois élections d’un coup (fusion des départements et de la CTC), u Guvernu corsu et sa majorité demanderont aux Corses de leur renouveler leur confiance pour 4 ans de plus, afin d’éradiquer définitivement le clanisme encore existant dans les départements, de gouverner la Corse avec l’ensemble des (insuffisantes) compétences dévolues à la Collectivité unique et de mettre définitivement le peuple corse sur le chemin de l’émancipation !
Brexit or not Brexit ?
Mais avant décembre 2017, d’autres peuples essaieront de s’émanciper. Fin mars, soit 9 mois après le référendum sur le Brexit, la Première Ministre britannique devrait activer le fameux article 50 du Traité européen qui lance la procédure de sortie de l’Union. Mais les Ecossais et les Irlandais du nord refusent de se voir contraindre à quitter une Union Européenne dans laquelle ils ont choisi de rester à 62% et 56% respectivement quand les Anglais, à 53 %, les ont contraints à en sortir. Dans un esprit de coopération, peu avant Noël, le gouvernement écossais, dirigé par les nationalistes du SNP, a fait une proposition. Soit le Royaume-Uni tout entier sort de l’Union mais demeure dans le Marché unique -ce qui implique la libre circulation des biens, des services, des capitaux mais aussi des personnes soit Londres négocie un statut spécial pour que l’Ecosse seule demeure dans le Marché unique bien qu’hors de l’Union, soit il y aura un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. Londres est sous pression. La première option est inacceptable pour les «brexisters » – ceux qui ont fait campagne pour quitter l’UE- la deuxième est pragmatique mais pourrait affaiblir l’économie anglaise vis à- vis de l’économie écossaise qui aurait accès à deux Unions douanières (britannique et européenne) alors que l’Angleterre n’aurait pas cet avantage ! Enfin, la troisième, c’est la fin du Royaume-Uni, du moins sous sa forme actuelle !
Mais le Brexit met aussi -et surtout- en danger le précieux et délicat équilibre en Ulster ! Les accords de Belfast, aussi appelés accords du Vendredi Saint (1998), ont permis de trouver un compromis entre unionistes (pro-britanniques) et républicains (Irlandais). Or, dans ces accords, il est prévu l’organisation d’un référendum d’autodétermination! Avec une majorité d’Irlandais du nord voulant rester dans l’Union, et les Anglais les contraignant à la quitter, l’île celtique pourrait bien être traversée (de nouveau) par une frontière terrestre, alors que l’Union Européenne avait permis de la faire disparaître ou tout du moins de l’atténuer.
Le gouvernement irlandais (République d’Irlande) a déjà commencé les consultations et proposé que soit négocié un statut spécial pour l’Ulster ou bien l’organisation d’un référendum comme prévu dans les accords de Belfast. Le Sinn Fein, (les nationalistes irlandais), le réclame depuis le lendemain du référendum sur le Brexit.
Les négociations entre le Royaume-Uni et l’UE devraient durer deux ans, le processus d’émancipation des Ecossais et Irlandais se tiendra donc très vraisemblablement dans ce laps de temps mais les préparatifs commenceront dès 2017, c’est certain !
La Catalogne ouvrira-t-elle le bal ?
L’Espagne qu’on croyait convertie à la démocratie depuis la mort de Franco a décidé de reprendre une tournée de franquisme autoritaire. Alors que le peuple catalan, ses représentants légitimes, le gouvernement, la société civile… bref tout le monde veut voter pour trancher – démocratiquement !- la question catalane une bonne fois pour toute, Mariano Rajoy a décidé d’enfiler son plus beau costume d’autoritaire franquiste. Le peuple catalan, par la voie de son Parlement légitime, a décidé qu’il y aurait un référendum dans la seconde moitié de septembre.
L’exemple de Malte.
Mais avant les élections corses, les référendums écossais, irlandais, catalan (et bien d’autres élections, processus que nous n’oublions pas…), il y a déjà un évènement à fêter en cette année 2017! Depuis le 1er janvier, Malte, cette petite île méditerranéenne de 450 000 habitants, indépendante depuis 1964, avec deux langues coofficielles (la sienne et celle de l’ancienne puissance coloniale, l’anglais), préside l’Union Européenne et son demi-milliard d’habitants ! Cette petite île s’autodétermine, se développe, défend ses intérêts et, malgré sa taille, sait faire entendre sa voix dans le concert des nations européennes. Espérons que 2017, commençant sous de si beaux hospices, soit une année riche en autodétermination des peuples, en émancipation des hommes et des femmes de ce continent, bref que 2017 soit l’An I de l’Europe des peuples !
Roccu Garoby,
Vice-président de l’ALE Jeune.