« Nous sommes des écoles sous contrats d’association depuis 1995. Nous sommes partenaires de l’Education Nationale et tous les statuts, les contrats d’association, les conventions que nous avons sont postérieurs au changement de l’article 2 de la Constitution. Tout a été fait depuis 30 ans pour répondre à cette obligation que “le français est la langue de la République”. La décision du Conseil Constitutionnel est très sèche ; pleine d’amalgames et n’est pas motivée dans sa décision. C’est une décision qu’il va falloir réinterpréter » disait Peio Jorajuria, président de Seaska, le 25 mai dernier sur RMC (Appoline Matin). La suite lui a donné raison puisque le Conseil Constitutionnel lui-même a dû donner une explication de texte à sa décision devant la réaction offusquées des différents acteurs de l’enseignement immersif en France. Mais le problème n’est pas réglé pour autant. « Le Conseil constitutionnel va très loin parce qu’il pointe du doigt le fait que la langue basque soit langue principale d’enseignement, mais également qu’elle soit la langue d’usage au sein de l’établissement, or c’est le cœur du modèle immersif. »
Peio poursuit : « La langue basque existe en France et notamment sur le territoire du Pays Basque, elle est pratiquée, elle a des locuteurs, on a une politique linguistique publique portée par l’État, qui vise à développer le nombre de locuteurs, l’enseignement est un outil pour cela. Cet enseignement n’a jamais été préjudiciable à l’apprentissage du français. Le niveau d’acquisition du français de nos élèves n’est pas inférieur aux autres filières, au contraire même, on a des élèves qui ont une meilleure approche du langage et qui ont de meilleurs résultats en français. »
« Le modèle que l’on prône, que l’on développe, on continuera à le mener. Pour nous le modèle immersif, surtout en Pays Basque où on a une langue très différente du français, c’est la seule manière de créer de véritables locuteurs en langue basque. Cette décision du Conseil constitutionnel est une décision jacobine, dogmatique, le Conseil constitutionnel, quand il s’agit d’appliquer l’article 2 sur les langues régionales, est extrémiste, presque fanatique. On a un acharnement sur les langues régionales et notamment sur leur usage. Toutes les décisions ces dernières années visent à limiter cet usage, et ça c’est une décision politique. »
Et à décision politique, il faut des mesures politiques pour contrer cette attaque contre le modèle immersif : la modification de la Constitution s’impose. Quoiqu’il en dise, le gouvernement sera bien contraint d’y venir. •