«Nous Basques, sommes un peuple, une nation, une démocratie, nous affirmons notre droit à l’unité, à la libre disposition individuelle et collective, nous proclamons notre détermination à réaliser, par l’organisation de la nation et sa reconnaissance, par le plein exercice de la démocratie, la continuité et la vie du peuple basque rassemblé. »
Cette déclaration fondatrice d’Enbata est celle du nationalisme basque moderne. Jakes Abeberry l’a rédigée, avec ses premiers compagnons, dès 1960, sept ans avant la naissance d’Arritti et de l’ARC. Depuis elle pourrait être le credo de tous nos mouvements qui, à travers l’Europe, défendent le droit à la vie de leurs peuples contre les Etats-nations qui les nient.
Jakes Abeberry a tellement apporté au nationalisme basque. Il lui a insufflé cette culture de l’action qui en fait aujourd’hui une société d’avant-garde. Il a milité sans relâche, sans jamais renoncer, jusqu’à son dernier souffle.
Sa première rencontre avec la Corse date de l’ARC, quand se rencontrent pour la première fois nationalistes corses et nationalistes basques autour de la candidature présidentielle de l’Occitan Guy Héraud en 1974. Avec Max Simeoni, il sera le grand inspirateur de Régions et Peuples Solidaires qui est né vingt ans après.
Nous l’avons invité à de nombreuses reprises en Corse pour nos conférences et nos actions de solidarité. Il nous a conseillé pour la création de Femu Quì, inspirée d’Herrikoa, société de capital-risque originale créée par les abertzale pour la création d’emplois au Pays Basque.
Au Pays Basque nord (Iparralde), son aura était considérable, comparable à celle d’Edmond Simeoni en Corse.
Jakes Abeberry était encore le directeur du journal Enbata qu’il avait fondé, et qui lui a rendu l’hommage ci-contre, lors de ses obsèques lundi 5 décembre à Biarritz. Enbata est en quelque sorte le « grand frère » d’Arritti. C’est pourquoi notre journal, lui aussi, est en deuil.
Cari amichi baschi, ssu dolu hè dinù u nostru. Cundulianze affettuose è fraterne. Un abbracciu forte à tutti i soi. Ci rivideremu prestu prestu annant’à a ssa « tamanta strada » ch’ellu hà aperta cù d’altri militanti di prima trinca. •