Libération conditionnelle refusée pour Pierre Alessandri

Femu a Corsica demande un positionnement public du gouvernement

Réuni à Corti, ce dimanche 2 octobre, les militants de Femu a Corsica ont rendu publique leur position par un communiqué. Extraits.

 

Femu a Corsica, a pris acte « du contexte politique nouveau créé par l’arrêt rendu par la chambre d’application des peines de la Cour d’appel de Paris, qui a infirmé le jugement de première instance ayant admis Pierre Alessandri au bénéfice de la libération conditionnelle.

Cette décision, et la logique de vengeance qui la sous-tend, font peser un risque majeur sur le processus de négociation engagé entre la Corse et l’État.

(…) Les militant(e)s de Femu a Corsica réuni(e)s ce jour ont adopté à l’unanimité la position suivante :

  1. Femu a Corsica réaffirme sa détermination à voir aboutir le processus de discussions en cours avec Paris. Ce processus doit aboutir à une solution politique globale (…). Il en va de l’intérêt supérieur de la Corse et de son peuple.
  2. Femu a Corsica réaffirme que la question des prisonniers et anciens prisonniers politiques est un volet essentiel du processus (…) : libération de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi et de l’ensemble des prisonniers politiques, vérité et justice pour Yvan Colonna, retrait des prisonniers et anciens prisonniers politiques corses du Fijait, et traitement de la question des amendes et dommages-intérêts.
  3. (…) la logique de vengeance continue de s’appliquer, au détriment de la logique de justice et d’apaisement. Femu a Corsica fait siens les mots de Patrick Baudouin, président de la Ligue des Droits de l’Homme, « le dialogue engagé entre la Corse et Paris ne pourra s’inscrire dans le temps que si et seulement si la justice cesse d’être confondue avec la loi du talion ».
  4. Femu a Corsica souhaite que le processus de négociation entre la Corse et l’État puisse s’inscrire dans le temps et réussir (…) et partage la lettre et l’esprit de la déclaration votée à l’unanimité par la conférence des Présidents lors de la session de l’Assemblée de Corse du 29 septembre dernier et est certain que celle-ci peut trouver un très large écho et soutien partout en Corse, mais aussi en France et en Europe.
  5. (…) Femu a Corsica demande à la délégation d’élus représentant la Corse lors des discussions avec le Gouvernement, mais aussi aux Associations de maires et président(e)s d’intercommunalité, aux chambres consulaires, aux syndicats et associations à prendre position en faveur de la libération de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, de la justice et de la vérité pour Yvan Colonna, et de la réussite du processus de négociation, et ce avant la venue de Gérald Darmanin annoncée les 6 et 7 octobre prochain.
  6. Femu a Corsica propose également que la mobilisation soit, dans les prochains jours et semaines, élargie à l’ensemble des forces politiques françaises et européennes et aux Parlements français et européen.
  7. Pour que le processus en cours puisse continuer sereinement et dans la confiance réciproque, Femu a Corsica demande à l’État et au Gouvernement de donner sans délai des signes publics clairs.
  8. Dans cette perspective, Femu a Corsica rappelle que la Cour d’appel de Paris vient de remettre enfin en liberté deux militants d’ETA condamnés à perpétuité en considérant qu’ils donnent tous les gages de réinsertion sociale et que la nouvelle situation politique au pays Basque, avec la fin du conflit armé, crée une nouvelle situation justifiant leur remise en liberté.
  9. Femu a Corsica demande donc au Gouvernement de dire publiquement que ce raisonnement relatif à la nouvelle donne politique et à la fin de la logique de conflit est parfaitement transposable à la situation de la Corse, et donc à celle de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Une telle déclaration relève de la seule responsabilité du pouvoir politique et est totalement compatible avec le principe de séparation des pouvoirs. Elle sera un signe tangible de ce que le Gouvernement et l’État s’inscrivent loyalement dans la logique d’apaisement et de fin de conflit que tous les nationalistes ont choisi de mettre en œuvre depuis près d’une décennie. » •