Corse

« Régions de France » favorable au statut d’autonomie

L’association des Régions de France, présidée par Carole Delga, se prononcera officiellement sur la question de l’autonomie de la Corse dans son Livre blanc de la décentralisation en mars prochain dans le cadre de l’élection présidentielle. « Régions de France », qui réunit les 18 régions et collectivités de métropole et d’outre-mer, veut préciser sa vision des régions sur les enjeux de décentralisation ainsi que leurs revendications. Avant sa publication, le Président de l’Exécutif de Corse Gilles Simeoni a annoncé la position de l’association sur l’île : « L’association des Régions de France, à l’unanimité, vient de se prononcer en faveur d’un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice pour la Corse ».

 

Parmi les sujets que les régions souhaitent mettre au débat présidentiel, « Régions de France » parle de « créer dans la Constitution un nouvel article conférant à la Corse un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice dans la République ». Ce statut, défini par une loi organique adoptée après avis de l’Assemblée de Corse, prévoit un transfert de compétences dans certains domaines au profit de l’Assemblée de Corse avec « un pouvoir normatif de nature législative ou quasi-législative ». Cette feuille de route se présente comme une demande globale de règlement de la question corse, car elle sera cosignée par l’ensemble des présidents de région dont Valérie Pécresse (bien qu’elle semble revenir sur ses engagements) ou encore Xavier Bertrand. Ce texte intervient, selon Gilles Simeoni, après cinq années de la présidence d’Emmanuel Macron qualifiés de « mandat des déceptions et des blocages » sur la question Corse.

Cette position constitue « un point d’équilibre très large » selon Gilles Simeoni, face à l’inaction du Président français, et permet d’élargir le souci de la question corse au-delà d’une relation Président de l’Exécutif / Président de la République. Le Président de l’Exécutif compte donc sur une inscription du problème corse dans un agenda beaucoup plus large par un lobbying auprès de l’ensemble de la classe politique française.

 

La Corse s’était déjà invitée dans la campagne présidentielle il y a quelques semaines avec la visite de Yannick Jadot en Corse. Le candidat écologiste avait alors appelé le 31 janvier dernier à « un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice » pour la Corse après sa rencontre avec le président de l’exécutif à Bastia : « Les écologistes sont des régionalistes, et particulièrement pour la Corse, il y a besoin aujourd’hui de construire une relation forte, une relation apaisée (avec) l’État français, (…) et ça passe par un statut d’autonomie de plein droit, de plein exercice ». •

Pauline Boutet-Santelli.