U mo parè

Ùn cappiemu micca i trasporti

Par François Joseph Negroni

 

Une bombe. Les membres participants à l’assemblée générale de la CCI de Corse ne s’attendaient très certainement pas à vivre une journée aussi tumultueuse. Tout avait pourtant commencé de manière cohérente, avec la présentation du SMO, le syndicat mixte ouvert, un dispositif juridique porté par la Collectivité de Corse permettant une continuité de gestion par la CCI de Corse des ports et aéroports insulaires, dont la concession se termine le 31 décembre 2024. Ce projet de SMO est porté depuis plusieurs mois par le président du Conseil exécutif et a été suivi par le gouvernement depuis le début. Le coup de théâtre est donc intervenu au moment de cette assemblée générale, lorsque le représentant de l’État, le secrétaire général pour les affaires de la Corse (SGAC), Alexandre Patrou, a émis de nombreuses réserves concernant la création de ce syndicat, remettant en cause le principe de libre concurrence. Ce discours, prononcé sans prévenir le président Simeoni, en contradiction avec les déclarations de l’État depuis plusieurs mois, n’a qu’un seul objectif : affaiblir progressivement le service public corse.

Que ce soit en bloquant la rallonge de la dotation de continuité territoriale, d’un montant de 40 millions d’euros, qui correspond uniquement à un rééquilibrage dû à l’inflation, ou bien en remettant en question les concessions des ports et aéroports corses, l’État se positionne clairement. Privatisation et fin du service public. Grâce à une mobilisation d’ampleur et à un discours ferme, avec une déclaration de la ministre Catherine Vautrin, le principe du SMO est bel et bien celui qui sera validé in fine. Ce texte signe une grande victoire politique, car nos infrastructures de transport n’ont pas vocation à faire du profit, mais à assurer un service public et à permettre aux Corses de se déplacer. Si les aéroports et les ports corses avaient vu arriver à leur direction de grands groupes internationaux, dont la seule boussole est le profit financier, nous aurions alors assisté à une sur-fréquentation d’un tourisme estival de masse sans précédent, couplée à des infrastructures quasi-inexistantes en hiver, n’assurant que le service public comme trace minimale.

Ùn ci vole micca à cappià, tenimu i nostri trasporti. •