Prisonniers politiques

Encore et toujours des blocages

Jean Guy Talamoni s’en est ému : la parole donnée au Président de l’Assemblée de Corse par le Président de la République lors de son déplacement en Corse le 2 mars dernier n’a pas été respectée. Trois détenus devaient être rapprochés et incarcérés à Borgu. Cela n’est toujours pas le cas alors que l’élection présidentielle est passée, mettant fin au mandat de François Hollande.

Le dernier voyage officiel de François Hollande dans l’île avait été l’occasion d’une rencontre organisée entre l’Associu Sulidarità et un émissaire du Président de la République, en présence du Président de l’Assemblée de Corse, Jean Guy Talamoni.

Cette réunion avait débouché sur des engagements fermes pris sous l’autorité de François Hollande pour le rapprochement de trois détenus condamnés et incarcérés sur le continent.

Aussi, samedi dernier, veille du jour du scrutin, un rassemblement de 200 militants a été organisé devant la prison de Borgu pour dénoncer le non respect de la parole donnée.

Antoine Pès, Pascal Pozzo di Borgo et Cedric Courbey, condamnés à de lourdes peines il y a plusieurs années, ont eu leur demande de rapprochement acceptée par le juge, mais à nouveau refusée par l’administration pénitentiaire.

Ces militants, condamnés pour deux d’entre eux pour des attentats commis sur les forces de l’ordre, continuent ainsi de subir la « double peine », celle du tribunal et celle de l’administration qui « aggrave» la peine prononcée à sa guise pour venger ses collègues visés alors.

Ce rassemblement a été largement soutenu par Jean Guy Talamoni, témoin direct des engagements de l’État.

François Sargentini, membre du Conseil Exécutif, rappelait pour sa part « que la question des prisonniers est étroitement liée au processus politique en cours, et qu’il ne peut y avoir de processus politique sans que la question des prisonniers ne soit réglée elle aussi ».

Dans le même moment, une distribution de tracts a eu lieu à Aiacciu.

Pour Sulidarità, et pour la majorité nationaliste de l’Assemblée de Corse, la lutte pour les prisonniers politiques continue, et continuera jusqu’au bout.

 

F.A.