Spaventu in u golfu di u Messicu

Ce 2 juillet, nouvelle catastrophe dans le Golfe du Mexique, après l’effroyable sinistre intervenu le 20 avril 2010 sur la plateforme Deepwater Horizon qui avait fait 11 morts, 17 blessés et une marée noire de 5M de barils de pétrole répandue durant 3 mois dans l’océan et sur les côtes après à une fuite difficilement réparable à 1500 mètres de profondeur.

Cette fois-ci une fuite vraisemblablement partie d’un gazoduc sous-marin, près de la plateforme de forage Ku Mallob Zaap, de la compagnie mexicaine Pemex, s’est produite à l’ouest du Yucatan, provoquant une colonne de feu sous-marine et un impressionnant brasier à la surface de l’eau. « L’œil de feu » aux allures de magma volcanique a heureusement été étouffé avec la fermeture des vannes du pipeline, mais il aura fallu plus de 5 heures pour éteindre l’incendie à la surface de l’eau à l’aide d’azote.

 

Pas de blessés à déplorer et, selon la compagnie, pas de déversement de pétrole dans l’océan… Cependant, la compagnie Pemex est connu pour ses catastrophes (explosion de l’oléoduc de Tlahuelilpan au Mexique en janvier 2019 qui a fait 137 morts). De plus, les études montrent que les compagnies qui exploitent des plateformes pétrolières dans le golfe du Mexique minorent les événements accidentels à répétition et n’en tirent pas les leçons. Le mensuel Sciences et Avenir « Dans le secret de la matière » (n°878, avril 2020) revient sur la catastrophe de Deepwater Horizon. Extraits.

« Entre 70 et 80 % du pétrole brut répandu aurait disparu par brûlage, évaporation ou dispersion. Ce qui en laisse encore entre 159 millions et 238,5 millions de litres dans la nature. A minima ! Car le nettoyage aurait été largement inefficace, à en croire des expériences menées par l’université de Géorgie (2015). 7 à 9,5 millions de litres de dispersants chimiques (Corexit, produit par Ecolab, associé à BP) auraient été déversés par avion ou injectés sous l’eau à la tête du puits qui fuyait. Mais ils auraient nettoyé l’eau en surface… pas en profondeur. De sorte qu’« un pétrole noir et lourd tapisse désormais une bonne partie des fonds du golfe du Mexique », explique Samantha Joye, qui a testé en laboratoire l’effet de différents dispersants sur 50.000 bactéries. La chercheuse avait plongé dès 2011 en sous-marin à 20 kilomètres de la plate-forme Deepwater et à 1.600 m de profondeur, pour découvrir, consternée, « un tapis huileux de 7.000 km², jonché d’organismes morts et de coraux enduits d’une vase noirâtre ». »

Aucune remise en cause par rapport à l’exploitation de grande profondeur… Pas plus que pour inverser la courbe du réchauffement climatique, ses causes et ses conséquences. Pendant ce temps, au Canada on a frôlé les 50° C et on compte des centaines de morts sous le dôme de chaleur d’une canicule sans précédent.

Un milliard de crustacés et animaux marins ont été trouvés morts sur les plages et de violents incendies se déclenchent à cause de cette chaleur, comme en Australie ; et même l’Antarctique bat des records de chaleur ! •