E riflessioni di Max Simeoni

Le Parti démocratique nationaliste d’urgence !

Le Peuple Corse est menacé de disparition. Tous les partis nationalistes le disent. Mais trop de militants vivent cette menace comme une échéance plus ou moins lointaine, sans l’anxiété d’une urgence parce que l’agonie d’un Peuple est d’une échéance historique couvrant quelques générations.

 

Trop de militants relativisent ou négligent l’histoire récente des cinquante dernières années. Ils ont tendance à considérer que l’essentiel a commencé avec leur engagement personnel. Ils voient bien les méfaits du régime jacobin au jour le jour mais ils ont du mal faute de rétrospective à mesurer la gravité de son processus mortel et se laissent endormir par sa propagande.

Le manque de lucidité actuelle de la coalition des natios s’emparant des rênes de l’Assemblée de Corse en est la preuve flagrante. Comment expliquer qu’ils se chamaillent entre organisations et à l’intérieur d’elles pour des mandats et des postes de ce quatrième statut « particulier », lesquels ne leur permettent pas de mettre en œuvre des réformes capables d’inverser la courbe finale du déclin de leur Peuple ?

L’ascension ultra rapide de la coalition des partis natios tient pour une part aux luttes antérieures mais ce sommet « absolu » est surtout le fruit de circonstances extérieures.

L’effondrement d’un système des partis au pouvoir alternant selon les modalités de la Ve République. La prise du pouvoir élyséen par Macron pouvait laisser quelque espoir d’aborder le « problème Corse », balayé lors de la cérémonie anniversaire du Préfet Erignac assassiné.

Le jacobinisme est affiché plus que jamais pur et dur au nom de la France. Il en est le fondement.

En 250 ans de tutelle française toujours le même traitement : le Peuple Corse n’existe pas, il est nié, il n’y a aucun lien juridique entre ses habitants et l’île. Il n’existe selon la loi qu’un seul Peuple français, une seule langue, un seul territoire. Le vide d’aucun droit à la différence permet un traitement colonialiste de la disparition d’un petit Peuple par « assimilation » digestive, celle du boa.

95 ans de loi Douanière de 1818 à 1913, appauvrissement puis réservoir d’hommes pour les guerres et l’encadrement du vaste Empire colonial. Le réservoir est vidé. En 1962, il ne reste que 160.000 habitants quand l’Algérie devient indépendante. L’île déserte, non développée est vouée à un tout tourisme massif, rapport de l’Hudson Institut de 1972 dévoilé, puis poursuite en douce par les banques (crédit d’impôts pour les constructions à valeur locative). L’impact est rapide : l’île a construit en 5 à 6 ans plus de résidences secondaires que les régions de l’hexagone.

 

À cette heure, on craint une « année blanche » pour le tourisme qui est une part importante de notre PIB. La pandémie imprévisible en a souligné la fragilité. Si des Corses en vivent, le profit non visible de ce tourisme va aux producteurs extérieurs. L’île dépend pour l’essentiel des importations qui sont nécessaires aux habitants et aux touristes… Le tourisme et les emplois publics sont l’essentiel du PIB insulaire. C’est dire à quel point l’île est dépendante et ne maîtrise rien sans une Autonomie pour faire valoir les droits d’un Peuple sur sa Terre.

Le bilan est clair. Une économie aliénée coloniale, notre langue condamnée à disparition. « Mortu a lingua, mortu u populu. » Le renouvellement de sa population s’accélère. Elle est passée de 160.000 à 320.000 habitants dans les trois à quatre dernières décades par un afflux extérieur. Les natios traités de xénophobes et parfois de racistes, ont cru bon, à juste titre, sous l’angle des valeurs humanistes, de dire que le Peuple Corse est constitué de Corses d’origine et de Corses d’adoption. Mais comment qualifier d’autre que colonial un système qui a poussé à l’exil les indigènes et les remplace par de nouveaux arrivants ? Ce qui amène les autochtones à compter 60.000 précaires et une flopée de semi-précaires.

Mécaniquement, démographiquement, ils noient ce qui reste de Peuple d’origine. C’était le but de la Datar et du rapport secret de l’Hudson Institut.

 

Par quelle aberration les natios gaspillent la chance que le cours de l’Histoire leur offre sur un plateau pour se livrer à un combat de catch dans la boue électoraliste ?

Le parti démocratique nationaliste est une urgence pour la survie de notre Peuple. C’est une lapalissade que de dire qu’on ne sauve pas un Peuple par procuration. La démocratie étant la seule voie qu’on puisse emprunter pour sa survie, toute avancée démocratique l’aide, le Parti à faire se doit d’en être l’exemple.

Quelques principes pour ériger une telle organisation que je déclinerai par la suite.

Une AG souveraine avec des règles précises pour les débats et des décisions en toute connaissance de causes. Toutes les instances, les fonctions, les postes sont de son ressort. Elle tranche en dernier, élit l’Exécutif sur un programme s’appuyant sur les orientations qu’elle a prises. Elle décide des candidatures aux élections publiques, établit le Règlement Intérieur et les Statuts qu’elle seule modifie. Une base organisée par Pieve au sein du Peuple avec locaux et permanences. Elle est à la fois les yeux du Parti, l’instrument de l’application des décisions des instances, le lieu d’initiatives locales d’actions pédagogiques. Elle est toujours représentée dans les instances générales, à l’organe notamment de coordination qui régit entre deux AG, la politique selon ses décisions.

Dans le cadre d’une Autonomie demain, la démocratie est entre les mains du Peuple. Dans le cadre actuel, c’est une démocratie d’un Parti de combat face à un système dominant colonial qui ne peut rien sans la confiance et l’adhésion d’un Peuple à désaliéner, à émanciper.

Il faudrait que ce Parti soit soucieux de sécréter ses meilleurs cadres pour son fonctionnement, les mandats publics dans le système actuel ne permettent pas d’être à eux seuls les leviers d’un changement historique.

 

Max Simeoni.