Voeux 2019

Espérons des jours meilleurs !*

2019 s’annonce comme remplie d’inquiétudes. Dans le monde, en Europe, en France et en Corse.

La première inquiétude affecte la marche du monde. Les gouvernances hasardeuses se généralisent dans le sillage de la première d’entre elles, celle des Etats Unis de Donald Trump. Le nouveau Président brésilien Jair Bolsanaro, en est un nouvel avatar. Bientôt le G8 sera le « club des docteursFolamour » !
Au Moyen Orient, épicentre des conflits mondiaux, un simple tweet de Donald Trump a suffi pour tout déstabiliser au détriment des Kurdes, provoquant la démission du général en chef de l’armée américaine, Jim Mathis, incapable d’assumer une telle trahison vis à vis d’alliés kurdes irréprochables dans la lutte contre Daech. Le risque d’une occupation du Kurdistan syrien par une armée turque fer de lance de la dérive dictatoriale de Recip Erdoggan devient désormais très grand malgré la multiplication des protestations, y compris dans le camp républicain américain.

L’ONU est disqualifié, l’Europe est sans poids militaire ni diplomatique, si bien que la Turquie, forte du « feu vert » de Donald Trump, s’apprête à déclencher un conflit sanglant en occupant la Rojina, la région autonome des Kurdes de Syrie, dans le but d’écraser le peuple kurde et ses espoirs de liberté,pour de longues décennies. Les forces kurdes opposeront une résistance acharnée, mais leur sort risque fort d’être celui des Républicains espagnols… Et comme dans l’Espagne de 1936, c’est la liberté du monde qui sera en question, car la cause du peuple Kurde va bien au delà de leur seul combat territorial, notamment concernant la condition de la femme dans les sociétés de tradition musulmane.

L’Europe est à l’Est sous la pression de la Russie de Poutine,plus puissante que jamais depuis qu’elle a pris le leadership international en Syrie. L’escalade du conflit ukrainien se fait à travers le blocus imposé à la moitié de l’Ukraine qui borde la mer d’Azov, mer désormais enclavée depuis que l’annexion de la Crimée permet aux Russes d’en bloquer l’accès. Dans le même temps, le gaz russe atteint de nouveaux records de volumes vendus à l’Europe, ce qui entrave d’autant la capacité de réaction européenne.

Les effets d’un Brexit sans accord, l’hypothèse désormais la plus probable, annonce un risque de chaos inédit pour tout le Nord de l’Europe, tandis qu’au sud la crise des migrants continue de déstabiliser la situation, à l’instar de l’Italie où la montée en puissance de Matteo Salvini semble irrésistible.

En France, c’est sous la forme des « gilets jaunes » que la crise politique s’est répandue, mettant à mal la suffisance d’un pouvoir incroyable d’arrogance. L’accumulation des mesures anti-sociales et des postures technocratiques les plus caricaturales a provoqué un phénomène de rejet massif. Tout se jouera dans les premiers jours de janvier pour un gouvernement et un chef d’Etat rattrapés par leurs erreurs et leur orgueil. Mais que sortira-t-il de cette crise dans le cas d’une aggravation qui irait jusqu’à définitivement déstabiliser la gouvernance Macron ? Aucune alternative crédible n’existe.

Le premier effet de la crise française est de renvoyer sine die le projet de réforme qui devait mentionner de façon édulcorée la réalité corse dans la Constitution. On fera vite notre deuil de cette réforme tout en trompe-l’œil, vraie-fausse avancée sur le chemin institutionnel qui, depuis 1981 et le premier statut particulier, rythme la marche vers l’autonomie de la Corse à laquelle nous aspirons. Mais les conditions pour de nouvelles avancées sont moins réunies que jamais du côté de l’Etat, face à un pouvoir réticent, voire hostile, et de toute façon trop affaibli pour envisager de reprendre l’initiative sur le dossier corse.

Il faudra donc attendre de nouvelles circonstances, et profiter de chaque opportunité pour les provoquer. L’année 2019 a mis à son agenda les élections européennes de mai prochain. Notre poids politique renforcé, et l’appui de RPS, peut permettre de négocier une place éligible dans ce scrutin. L’élection d’un ou d’une député(e) européen(ne) renforcerait alors sérieusement le poids déjà acquis grâce à notre majorité absolue à l’Assemblée de Corse et les députés élus en 2017. C’est bien sûr à souhaiter en cette période de vœux.
Tout en espérant des jours meilleurs.

Pace è Salute à tutti !

François ALFONSI.

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