Natale

Pour un avenir plein de promesses

Max Simeoni
C’est Noël, fête de l’enfance. Des Pères Noël, on en voit à tous les coins de rue qui prennent la pose photos avec des enfants sur leurs genoux. Surtout devant les grandes surfaces ! Les parents s’attendrissent et ils déboursent plus facilement.

 

 

Pour les adultes, ce n’est pas le même scénario. Même quand ils ont un idéal, ils sont obligés de tenir compte de ceux qui ne le partagent pas, ou qui y sont hostiles, au mieux indifférents. Mais chacun parle au nom de l’intérêt collectif, s’il est élu ou candidats. Ils abreuvent de promesses qui « ne satisfont que ceux qui y croient ».

 

Des promesses, la Corse en a eu à revendre.

Rares sont ceux qui, avec un idéal, sont sans illusions. Commode quand leurs soucis restent constants, ils rejettent la faute à tous les autres.
Si cette confrontation est faite dans un système démocratique, elle enrichit le débat et l’intelligence collective.
Pour la mission historique des nationalistes, qui est le sauvetage du peuple corse en voie de disparition, l’intelligence collective est une donnée obligatoire. Elle permet la prise de conscience du plus grand nombre et pousse à l’action. Comment un petit peuple peut- il se mobiliser pour un tel sauvetage sans cohérence et détermination ? « On ne sauve pas un peuple par procuration. » Cet adage, les lecteurs d’Arritti l’ont rencontré souvent. Un mouvement démocratique avec des débats et des décisions claires. La transparence évidemment est de règle. Elle assoit la crédibilité des propos et avec le temps la confiance.

 

Pour ne lire que quelques-uns des derniers articles de la mi-décembre, il en ressort un fond confus perceptible de toutes les années passées.

En vrac : la desserte maritime, les prisonniers politiques après avoir purgés leurs peines dont les droits sont éludés, le GFCA en faillite, épidémie de grippe à virus agressifs, Miss Aiacciu éliminée de Miss France, tarif d’Acqua publica en forte augmentation, le couvent de Castifau, témoin de l’art roman, interdit car il menace de tomber (on veut éviter une responsabilité judiciaire en cas d’accident), l’Ukraine envahie par l’armée russe suscite une floraison d’experts à notre télévision, le Japon veut réarmer face à la menace chinoise, la Corse terre des trails chacun veut le sien, sur fréquentation du GR20, les prix les plus élevés de France de l’île vont augmenter à cause de la guerre en Ukraine dans notre territoire le plus appauvri, les paradis fiscaux commencent à mettre les États dans l’embarras, les résidences secondaires seront passibles d’une taxe pour freiner leur expansion qui font de la Corse la Région où elles pullulent le plus, Laurent Marcangeli nous dit que l’État comprend mieux les difficultés de l’île, il doit se leurrer mais on peut lui faire confiance, il ne bradera pas son pays s’il est appelé à être LE bras droit d’Edouard Philippe, la divagation des bêtes (vaches « primées » qui s’ensauvagent, porcs en liberté aux groins dévastateurs…

Et le Corse-Matin du 19 décembre, offert aux lecteurs gratuitement par l’Adec, la CCI, la Chambre des métiers et de l’artisanat avec le slogan : « j’achète ici, je soutiens les commerçants et les artisans de mon territoire. » Exact, mais pour une portion congrue car ces commerçants sont des revendeurs en bout de chaîne, ils sont captifs et l’essentiel du profit revient aux producteurs du continent puisque nous importons plus de 97 % de tout ce qui est nécessaire et même l’avoir fiscal payé sur place par tout consommateur n’est pas compté pour la Corse mais versé au siège social du producteur continental. Qui peut dire que l’île n’est pas un marché captif de type colonial qui a fait de nous des chercheurs de primes, de subventions, de dérogations… addictif.

 

Comment sortir le peuple core de la situation coloniale ?

Des statuts particuliers, on en a essayé plusieurs (Deffere, Joxe, Jospin, Cazeneuve). Tous insuffisant, ils ne peuvent pas nous décoloniser. Pire, statuts « de gestion », ils font porter la situation critique à la majorité nationaliste et l’enferment dans des élections qui pérennisent ce statut colonial. Perdre ainsi du temps devient répréhensible pour une cause, pour notre cause.

Sans le pouvoir de faire la loi, les nationalistes sont voués à l’échec.

L’autonomie est un préalable mais qui doit durer. De même la coofficialité pour sauver notre langue. Ceci posé tous les combats doivent être menés : vie chère, emplois, démographie en chute libre (5.000 arrivants chaque année)… Élections pour ne pas laisser la représentativité dite démocratique à des forces hostiles…

 

Bref, coller à tous les problèmes de l’actualité pour aider tous les secteurs socio-culturels mais en faisant en sorte que par cette présence, toujours plus de Corses s’engagent soucieux de laisser la terre de nos ancêtres, développée et viable et un exemple de démocratie dont leurs enfants seront fiers.

Le sort du peuple corse se joue en premier dans l’île au sein de ceux qui y vivent et veillent.

En attendant le Père Noël, vous pensez à la joie de vos enfants sans oublier cette terre où ils sont nés, où leurs racines persistent, où c’est un devoir pour vous de leur laisser un avenir plein de promesses. •